Après Orange, la SNCF et le Crédit Agricole, c'est au tour de Météo France d'ouvrir son incubateur "corporate" à Toulouse. L'établissement public, qui compte 1 000 collaborateurs dans la Ville rose, a ouvert à la mi-mars un local de 180 m2 doté d'une vingtaine de postes de travail et de plusieurs salles de réunion pour accompagner des porteurs de projet innovants.

"Nous nous inscrivons dans la démarche 'green tech verte' lancée par le ministère de l'Environnement, qui vise notamment à créer en France un réseau d'incubateurs pour favoriser la transition énergétique. Le premier a ouvert en septembre dernier à Champs-sur-Marne dans l'École nationale des ponts et chaussées, et deux autres sont nés à Orléans et près de Lyon", explique Michel Assouline, chargé de piloter le nouvel incubateur.

L'incubateur a la capacité d'accueillir "5 à 6 projets simultanément" dans ses locaux. Trois startups sont déjà hébergées dans le local avec un bail d'un an :

• Agreenculture, avec son projet Santéol, est en train de créer un robot agricole de 300 kg guidé par GPS. Météo France va prêter un terrain pour que la startup puisse expérimenter son prototype et l'équipementier automobile Continental lui apportera son expertise en terme de guidage et de sécurité.
  
  
• La startup toulousaine Earthcube a mis au point un algorithme qui analyse les images satellites et détecte automatiquement les anomalies sur les pipelines des plateformes pétrolières, les sites classés secret défense ou les camps de réfugiés. À terme, la jeune société aimerait créer un réseau de nanosatellites pour observer à bas coût ces zones sensibles.

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• La Recyclette est une société toulousaine qui récupère sur un vélo-cargo les huiles usagées des restaurants. La startup planche sur un vélo électrique utilitaire capable de transporter 300 kg de déchets et doté d'une pile à combustible à hydrogène.

Alertes météo sur Blablacar et meilleure mesure des précipitations

Par ailleurs, l'incubateur va accompagner plusieurs entrepreneurs d'Occitanie, sans les héberger. Ces derniers auront accès à une partie des données météo et climatiques fournies par Météo France mais pourront également être épaulés par les experts maison. "Parmi ces projets figurent Wintdo, qui a mis au point un logiciel espion qui pourrait être installé sur des applications à fortes audiences comme Facebook, Blablacar ou LeBonCoin afin de diffuser des alertes météo et des conseils de prudence", décrit Michel Assouline.

Un autre projet porté avec Orange et l'Institut de recherche pour le développement (IRD) veut utiliser les signaux émis par les antennes pour téléphones portables, afin de mieux localiser les précipitations.

"Météo France a un intérêt direct dans ce projet : avoir les moyens d'enrichir ses observations sans avoir besoin de déployer une foule de capteurs supplémentaires. Ce service pourrait également être exporté à l'étranger dans des pays en développement qui n'ont pas de radar, et leur offrir un outil de substitution pour mesurer les zones de pluie. Cette solution peut également être utilisée dans les régions montagneuses en Europe où les radars sont bloqués par le relief", poursuit-il.

Enfin, Météo France accompagne aussi des startups qui ont un positionnement écologique mais pas de lien direct avec la météo comme la société d'aquaponie CitizenFarm, la startup Ilek qui vend l'électricité en circuit court, et Global Geomatic, qui utilise le Big Data contre le risque hydroclimatique.

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L'aménagement de l'incubateur de Météo France a nécessité un investissement de 60 000 euros. 5 à 10 salariés de Météo France devraient être mobilisés pour l'animation du lieu et l'accompagnement des projets. Les porteurs d'idées sont sélectionnés par un comité de pilotage composé d'une dizaine de partenaires dont Orange, Continental, Enedis, IBM, le Cnes, l'IGN, l'école Epitech ou le Village by CA. L'incubateur a ouvert un appel à projets sans limitation de durée.