Les salariés deviennent actionnaires majoritaires chez GA

Le constructeur toulousain GA donne la majorité du capital à ses salariés à la faveur d'un management buy out (MBO). Un changement de modèle atypique dans ce secteur, qui intervient dans un contexte de forte progression du chiffre d'affaires de l'entreprise depuis trois ans.
Le Campus Thales à Bordeaux, projet phare du groupe GA en 2016

Le groupe de construction toulousain GA - 450 salariés et 230 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016 (en hausse de 35 %) - n'a plus grand-chose à voir avec l'entreprise familiale fondée en 1875 par Auguste Guiraudie.

Cédée au fonds d'investissements Perella Weinberg en 2002, la société avait depuis rebasculé peu à peu dans une forme d'actionnariat salarié (à hauteur de 20 % en 2006, puis 40 % en 2007).

2017 marque un nouveau tournant dans la vie de l'entreprise. "Nous venons de réussir une opération de restructuration du capital, annonce Sébastien Matty, le président du groupe. Perella, devenu Aermont Capital, a cédé toutes ses parts. Désormais, les salariés actionnaires détiennent 60 % du capital de l'entreprise tandis que les 40 % restants sont entre les mains d'un pool d'investisseurs financiers."

Il s'agit d'Ixo Private Equity (20 %), BNP Développement (7 %), BPI France (4 %), GSO capital, la structure d'investissement du Crédit Agricole (4 %), et Multicroissance, filiale de capital-investissement de la Banque Populaire Occitane (4 %).

Plus d'un salarié sur deux est actionnaire

"En détenant la majorité du capital, nous pourrons prendre des décisions à long terme et je suis convaincu que ce modèle d'actionnariat atypique est un facteur de réussite du groupe", se félicite Sébastien Matty.

Dans cette nouvelle configuration, 330 des 450 salariés du groupe sont actionnaires. "Le montant global de l'opération dépasse 100 millions d'euros et 35 % de l'entreprise sont détenus par les forces vives de l'entreprise qui ont immobilisé des capitaux propres à hauteur de 34 millions d'euros", a précisé le dirigeant.

La bascule intervient dans un contexte très favorable pour GA qui affiche un carnet de commandes bien garni et, depuis trois ans, un chiffre d'affaires en forte progression : 128 millions d'euros en 2014, 170 M€ en 2015 et 230 M€ en 2016. Ces résultats s'expliquent notamment par des livraisons d'envergure comme celle du campus Thales (60 000 m2 à Mérignac), une opération d'un montant global de 130 millions d'euros. Le groupe envisage cependant 2017 comme une année de consolidation, avec un chiffre d'affaires qui devrait avoisiner les 200 millions d'euros.

Dans l'agglomération toulousaine, GA livrera à Borderouge fin avril le siège social du Crédit Agricole Immobilier et lance dans le même quartier les travaux du 3e et dernier bâtiment du programme Les Amarantes (2 200 m2), qui sera en partie occupé par une maison des solidarités du Conseil départemental.

GA doit aussi démarrer avant l'été les travaux d'un bâtiment d'accueil pour l'entreprise Actia sur 2 200 m2 sur le campus de Pouvourville.

Innovation et diversification : les deux piliers du groupe

Depuis deux ans, le constructeur a entamé un virage de diversification de ses activités. Outre l'immobilier tertiaire, il annonçait vouloir se lancer dans l'hôtellerie, la santé et la rénovation. Si aucune opération n'a encore abouti dans le secteur hôtelier, GA vient de décrocher un projet de 5 millions d'euros pour la construction d'un bâtiment de chirurgie ambulatoire à l'hôpital de la Pitié Salpétrière (Paris).

Il a également livré plusieurs projets de rénovation d'immeubles anciens grâce à un procédé innovant d'intégration de façades actives à Paris et dans sa première couronne. À Toulouse, la première réalisation dans ce secteur a concerné le Village by CA.

Enfin, l'innovation reste un levier primordial pour l'entreprise qui investit 2 millions d'euros par an en R&D. GA, qui avait signé en 2016 un partenariat avec l'IoT Valley, annonce un premier projet en cours de développement avec la startup Ubigreen, spécialisée dans la performance énergétique des bâtiments pour développer de nouvelles solutions autour de la Data. Sébastien Matty indique par ailleurs "toujours suivre avec beaucoup d'intérêt le projet de futur campus d'IoT Valley".

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Commentaire 1
à écrit le 04/04/2017 à 9:28
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"Dans cette nouvelle configuration, 330 des 450 salariés du groupe sont actionnaires". Pourquoi 120 ne le sont pas ? ,On pourrrait avoir le distingo entre cadre et non-cadre ?

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