Qui est Keylo, le robot des entrepôts ?

Conçu par Wyca, le robot toulousain Keylo est capable de guider les clients dans les grands espaces de stockage. Nicolas de Roquette, son créateur, va construire 20 unités d'ici mi-2017. Une levée de fonds d'un million d'euros est en cours pour financer le développement.
Nicolas de Roquette, fondateur de Wyca et son robot Keylo.

Un client sonne à la porte de King Box, un espace de stockage en banlieue de Toulouse. À l'interphone, un opérateur téléphonique entame la conversation et ouvre la porte. De l'autre côté, Keylo accueille le nouvel arrivé. Haut de 1 m 65, lourd de 70 kg, Keylo est un robot noir, oblong. Sur son "torse", un écran projette le visage de l'opérateur téléphonique qui s'enquiert des besoins du client. Après une visite guidée de l'espace de stockage dans les roues du robot, ce dernier signe un contrat de location. Keylo lui fournit un cadenas, scanne les papiers d'identité du nouveau client et le prend en photo pour finaliser la transaction.

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Abdel Malyk, employé de King Box, et le robot Keylo. © Rémi Benoit.

Cet espèce de "Skype sur roulettes", selon les mots de son créateur, a été conçu par Nicolas de Roquette, le fondateur de la startup toulousaine Wyca. Quand cet ancien concessionnaire de poids lourds lance ses deux espaces de stockage King Box en 2013, il passe de nombreuses journées à attendre - désœuvré - l'arrivée d'un nouveau client. "Dans notre secteur, on n'a pas plus d'un nouveau client par jour, alors il ne faut pas le rater, souligne l'entrepreneur. Je ne peux pas embaucher un salarié pour faire cela. Ce n'est pas rentable".

Pour résoudre son problème, Nicolas de Roquette se penche alors vers la robotique. Séduites par son concept, la BPI et Madeeli financent son projet à hauteur de 25 000 et 23 000 euros. Présenté mi 2015 à un salon professionnel d'Amsterdam, la première version du robot attire l'attention de l'américain ISoft Systems qui investit 30 000 euros et invite Wyca au salon du self-stockage de Los Angeles. Là encore, Keylo démontre son potentiel. Un cadre de la banque Merrill Lynch investit à son tour. Avec ses 50 000 espaces de stockage le marché américain pèse 80 milliards de dollars. De quoi susciter les convoitises.

En milieu d'année, une première levée de fonds de 100 000 euros permet à Wyca de financer le développement d'un deuxième prototype. La startup compte trois associés actifs (Nicolas de Roquette, Mathieu Bezzozi et Stéphane Moreillon), plusieurs actionnaires et un salarié docteur en informatique. Présenté en octobre à Barcelone, le nouveau prototype intéresse plusieurs clients dont les Suisses de Zebra Bow qui en commandent un exemplaire. Pour financer la production de ses premières unités, Wyca emprunte 260 000 euros auprès de la BPI et commande une vingtaine de robots à Sterela.

"Actuellement nous pouvons vivre de nos finances jusqu'à la moitié 2017, avance Nicolas de Roquette. Une levée de fonds d'un million d'euros est en préparation pour financer le développement de nouveaux services."

Outre le stockage, Keylo pourrait en effet se décliner sur les marchés du retail, du médical, de la logistique et de la sécurité. Secteurs dans lesquels des professionnels ont fait connaitre leur intérêt pour le robot de Wyca.

Dès cette fin d'année, le premier robot Keylo va être testé chez un professionnel du stockage à Laval. "Un test payant de trois mois", se satisfait le patron de Wyca qui compte louer ses machines pour 900 euros par mois. "Nous allons les améliorer pour faire de la patrouille dans les locaux, vérifier la présence des extincteurs etc..", précise Nicolas de Roquette. Wyca devrait atteindre l'équilibre à partir de 100 robots en location. Son patron estime pouvoir en placer un millier d'ici 2020.

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