Développement économique, export et collaboration sont les ambitions de la mission pluridisciplinaire conduite par la Région au japon du 2 au 8 décembre. La délégation régionale conduite par la présidente Carole Delga regroupe une vingtaine de dirigeants de PME régionales mais aussi des représentants des universités et des grandes écoles, dont Philippe Raimbault, le nouveau président de l'Université de Toulouse.

"L'objectif de cette mission est d'exporter Occitanie / Pyrénées-Méditerranée au Japon pour développer l'attractivité régionale auprès d'investisseurs japonais au fort potentiel, explique Carole Delga sur le site de la Région. Nous recherchons également à renforcer les relations avec notre partenaire, la Préfecture de Kyoto, avec lequel nous coopérons depuis juin 2015, mais aussi à démontrer la vitalité de l'action de la Région dans la relation France-Japon. Nous avons déjà accompagné près de 300 entreprises dans leur développement dans ce pays."

Au-delà de la coopération, plusieurs filières sont mises en avant lors de ce voyage : aéronautique, santé, agroalimentaire, textiles techniques et ville durable. L'occasion pour les entreprises régionales de pénétrer le marché japonais.

Ainsi, l'entreprise montpelliéraine Vogo a signé un contrat d'intégration de son application mobile dans le catalogue de Panasonic. "Une opportunité exceptionnelle pour Vogo qui accède ainsi à l'ensemble du marché du sport puisque Panasonic est sponsor officiel des JO d'été de Tokyo en 2020", a déclaré Carole Delga, accompagnée notamment de Nadia Pellefigue, vice-présidente en charge du Développement économique. De son côté, Sigfox et l'entreprise japonaise Kyocera, spécialisée dans les composants en céramique fine, ont confirmé leur collaboration.

Un marché qui s'ouvre

Ces collaborations illustrent l'ouverture du marché japonais et les nouvelles opportunités qui s'offrent aux entreprises françaises. En effet, comme le rappelle Susumu Kataoka, directeur général du Jetro Paris (organisation du commerce extérieur japonais), "le gouvernement japonais a pris une série de réformes structurelles depuis 4 ans dans le cadre de sa stratégie de croissance. Il souhaite faire passer les investissements étrangers de 4 % aujourd'hui à 10 % en 2020".

Le Jetro a ainsi 3 missions : accompagner les entreprises françaises qui s'intéressent au marché japonais, soutenir les entreprises japonaises en France et promouvoir les produits agricoles japonais.

Selon Susumu Kataoka, "les startups françaises sont très compétitives, notamment dans l'IoT mais elles ne sont pas très connus au Japon. Les entreprises japonaises se tournent encore vers les États-Unis. Aujourd'hui, les grands groupes commencent à voir ce qu'il se passe. Il y aune prise de conscience."

Cette mission doit justement permettre aux acteurs économiques des deux pays de nouer les premières relations et le rôle du Jetro sera de "promouvoir le matching dans le futur", affirme Susumu Kataoka.

IoT, énergie et santé

Selon lui, les entreprises françaises disposent de nombreux atouts pour s'imposer sur le marché japonais. De nombreux secteurs sont en train de s'ouvrir aux acteurs étrangers et le France à une opportunité à saisir. C'est notamment le cas de l'énergie où la libéralisation des marchés de l'électricité et du gaz "entraîne une explosion des nouveaux entrants", pointe le directeur général du Jetro Paris.

Le marché des objets connectés est lui aussi en pleine expansion au Japon.

"Il y a un objectif très clair de voiture autonome avant 2020 dans le cadre des JO de Tokyo, ce qui entraîne une concurrence entre constructeurs, détaille Susumu Kataoka. La société EasyMile a fait une percée sur le marché japonais."

Lors de sa visite à Toulouse et Montpellier à la rentrée 2016, le directeur général du Jetro Paris a rencontré Madeeli et Invest Sud de France, les deux agences de développement économiques régionales. Il affirme avoir "découvert des pôles IoT très compétitifs qui ont tout intérêt à se tourner vers le Japon".

Le marché de la santé, notamment en matière de médecine régénératrice, suscite également l'intérêt des entreprises étrangères, selon le représentant du Jetro en France. Dans l'agriculture, "l'achat et l'exploitation de terrain par des capitaux étrangers est aujourd'hui possible", ajoute-t-il.