{Replay} Frenchwork, le coworking dans les restaurants, lancé à Toulouse

{Cet article est passé en accès gratuit} Deux entrepreneurs toulousains ont lancé le 1er juillet une plateforme internet pour permettre aux travailleurs indépendants de faire du coworking dans les restaurants. Baptisé Frenchwork, la plateforme pourrait proposer 100 restaurants partenaires en France d'ici à la fin de l'année et vise "2 à 3 millions d'euros" de chiffres d'affaires en un an. Explications.
Plusieurs restaurants de Toulouse sont partenaires de Frenchwork

Les deux Toulousains à l'origine de Frenchwork ne sont pas inconnus dans le petit monde entrepreneurial local : Jérôme Introvigne, un ancien de chez Poult, a fondé le réseau social professionnel Skiller, et Sébastien Hordeaux est le créateur de quatre espaces "Étincelle Coworking".

Ensemble, ils ont lancé le 1er juillet dernier un nouveau concept : Frenchwork, "le coworking à la française". Destiné aux travailleurs indépendants qui n'ont pas de bureaux, Frenchwork propose de travailler dans des restaurants, en dehors des heures de repas, pour 10 euros la demi-journée, avec une boisson et le wifi offerts.

"Souvent, les gens font des déjeuners de travail dans les restaurants et puis restent à table pour travailler, ouvrent les ordinateurs, et s'en vont finalement vers 15h ou 16h. Nous ne faisons qu'organiser ce qui existe déjà, explique Jérôme Introvigne. Je suis moi-même adepte du travail dans les restaurants. Ce sont des lieux qui vivent, c'est agréable. Nous avons sélectionné des restaurants équipés, toujours chaleureux, et adaptés aux rencontres."

100 restos en France avant fin 2016

Pour l'instant, cinq restaurants de Toulouse sont partenaires de la plateforme : le Van Gogh (place Saint-Georges), Les Domaines Qui Montent (rue Riquet), Les Façonniers (rue Gambetta), L'Âne qui Tousse (Jean-Jaurès) et Aux Petites Frères (Saint-Cyprien). "Il nous en manque du côté des Carmes", reconnaît Jérome Introvigne, qui espère convaincre une dizaine de restaurants de la Ville rose.

"Les restaurants adorent l'idée de revaloriser leurs capacités d'accueil tout en bénéficiant d'un complément de revenus dans un moment difficile. Sur les 10 euros par demi-journée que paye le Frenchworker, 5 euros hors taxe reviennent à l'établissement. Avec une moyenne de 25 tables, cela peut leur faire un complément de revenu de 2 000 euros par mois, complète le cofondateur de Frenchwork. Par ailleurs, cela permet aux restaurants d'attirer une clientèle CSP +, des influenceurs, qui pourront recommander leurs restaurants."

L'objectif affiché est de recenser 100 restaurants dans les 10 plus grandes villes de France d'ici à la fin de l'année, soit 1 500 places de coworking.

"De très nombreux travailleurs ne possèdent pas de bureau : il y a 1,5 million d'emplois non salariés, 1 à 3 millions de salariés nomades en France, des centaines de milliers de toutes petites entreprises et de startups. Le marché du coworking connaît une croissance de 25 à 30 % par an. Il y avait 140 espaces de coworking il y a 3 ans, il y en a plus de 400 aujourd'hui. Frenchwork permet d'absorber la croissance du marché", calcule Jérôme Introvigne.

Cible privilégiée de Frenchwork : "les femmes, 35 ans, à temps partiel, qui ont besoin de sortir de chez elles. Celles qui aiment le bon goût, qui portent attention aux détails." Selon les deux cofondateurs, 70 % des personnes qui travaillent dans les espaces de coworking sont des femmes.

Une fusion FrenchWork / Skiller

La plateforme pourrait engranger "2 à 3 millions d'euros" de chiffre d'affaires dès la première année. Si le plan établi par Jérôme Introvigne et Sébastien Hordeaux se déroule sans accros, une levée de fonds de 500 000 euros pourrait rapidement être mise œuvre afin d'embaucher deux personnes.

Toujours à la tête du réseau Skiller (partage de compétences), Jérome Introvigne envisage, à terme, de fusionner les deux entités. "Skiller est une base formidable pour lancer Frenchwork. D'un côté le réseau, d'un autre les espaces de coworking. Il semble logique qu'un jour les deux ne fassent qu'un." Skiller, qui regroupe 2 500 personnes, n'est pas rentable, mais le réseau représente un vivier de coworkers importants.

Jérôme Introvigne imagine déjà que certains restaurants puissent se "spécialiser" naturellement sur des compétences particulières. "Peut-être que l'on pourra conseiller à une personne qui travaille dans l'IoT d'aller travailler au Van Gogh, et à un graphiste de se rendre à l'Âne qui Tousse, cela dépendra des profils des coworkers."

La mise en place d'un forfait à la semaine est déjà à l'étude.

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