Industrie du futur  : pourquoi la PME aéronautique Sud Aéro investit dans un robot

Installée à Merville (31), la PME aéronautique Sud Aéro a choisi d'investir dans l'installation d'un robot nouvelle génération. La société prévoit d'embaucher une dizaine de personnes grâce à cet investissement. Un exemple concret du plan Industrie du futur lancé par François Hollande et Emmanuel Macron en 2015.
Le robot nouvelle génération bientôt en action dans l'usine de Sud Aéro

"Je suis fier de pouvoir proposer des emplois en France." Cette phrase résume bien la stratégie de Serge Assorin, le fondateur de Sud Aéro. Implanté à Merville (siège social), le fabricant de pièces métalliques pour l'aéronautique vient de faire un choix stratégique : moderniser l'une de ses usines, plutôt que de délocaliser l'activité.

Constituée de 150 personnes, la société (24 M€ de chiffre d'affaires en 2016) a en effet décidé d'investir 4,5 millions d'euros dans l'installation d'un robot nouvelle génération et de dix nouvelles machines d'usinage. L'objectif : optimiser ses coûts de production et ainsi répondre de manière satisfaisante aux besoins de son principal client, Airbus. Sud Aéro réalise pour l'avionneur européen l'usinage, la chaudronnerie, le traitement de surface, la peinture et l'assemblage des premières pièces des séries dans ses 5 usines.

"Cette automatisation de l'une de nos usines va nous permettre de garder notre client et de continuer à lui proposer des premières séries de pièces à des prix très compétitifs, souligne Serge Assorin. Il faut construire l'usine "du bon sens", plus que l'usine "du futur"."

Si le carnet de commandes du géant de l'aéronautique Airbus est garni pour plusieurs années, les PME sous-traitantes ont beaucoup plus de mal à suivre la cadence. Depuis sa création en 1990, soit il y a 26 ans, Sud Aéro vit avec une visibilité de seulement deux mois. L'automatisation d'une partie de la production devrait lui permettre de voir à plus long terme, sur deux voire trois ans.

Un robot pour quatre machines

Le robot sera installé dans le bâtiment dédié à l'usinage (usine de Saint-Alban) au cours de l'été. Sa sélection ainsi que son installation a été confiée à Actemium Toulouse Robotique et Automation (filiale de Vinci Énergies), une société spécialisée dans la robotisation des procédés industriels. Un choix qui revêt une importance capitale pour Serge Assorin.

"J'ai choisi cette entreprise pour la flexibilité et l'axe de déplacement du robot qu'elle propose. Il est primordial que notre robot puisse agir sur différentes machines, en l'occurrence 4 pour celui-ci."

robot fanuc

Robot (Fanuc) similaire à celui installé dans l'usine de Sud Aéro © Vincent Laratta.

Le robot sera en charge de la manutention des pièces, il devra charger et décharger les machines. Intégré dans un process plus automatisé, il fonctionnera de manière autonome même en l'absence d'opérateurs, soit la nuit et les week-ends.

"Sud Aéro a choisi de robotiser les tâches les plus dangereuses et physiques, explique Jérémie Pedros, le dirigeant d'Actemium. Celles où la valeur ajoutée de l'opérateur est très faible puisqu'il s'agit simplement du chargement et du déchargement des machines."

L'usine de Sud Aéro, située à Saint-Alban, a déjà été agrandie pour accueillir l'arrivée du robot. L'entreprise bénéficie du plan Industrie du futur lancé par François Hollande, le 15 avril 2015 à Figeac. Le président de la République en avait profité pour rappeler le retard de la France en matière de robotisation de son système productif (35 000 robots dans ses usines contre 65 000 en Italie, en 2012).

10 nouvelles embauches

Cette installation robotique va également permettre à Sud Aéro de recruter 10 personnes d'ici au mois de septembre. Des recrutements aux postes de contrôleurs, d'opérateurs ainsi que de préparateurs pour accompagner le travail effectué par le robot.

À noter que tous les salariés bénéficieront d'une formation en interne pour travailler de manière coordonnée avec le robot.

"La robotique n'est pas destructrice d'emploi, rappelle Jérémie Pedros, le dirigeant d'Actemium Toulouse Robotique et Automation. Au contraire, aujourd'hui, elle est vertueuse, elle assiste l'homme dans ses tâches. L'usine du futur, c'est replacer l'homme au cœur de l'usine."

Pour Serge Assorin, le fondateur de Sud Aéro, "l'homme est essentiel dans une entreprise" et il est nécessaire de lui "mettre à disposition des ressources dont l'automatisation fait partie".

Cet investissement n'est donc qu'une étape dans le plan Industrie du futur qui a pour vocation de faire de la France un leader européen d'ici à 5 ans.

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