Foot : l'Euro 2016, une opportunité économique pour Toulouse

En juin 2016, Toulouse va accueillir quatre rencontres du championnat d’Europe de football. Les retombées économiques de ce troisième événement sportif mondial en termes d'audience pourraient se chiffrer en millions d'euros pour la région toulousaine. Pour en tirer un maximum de bénéfices, l'UEFA a confié à CCI France la tâche d'associer les entreprises de son réseau à la compétition.
Le Stadium de Toulouse accueillera 4 rencontres de l'Euro 2016

Associer les entreprises à l'Euro 2016, c'est l'objectif de l'UEFA. Pour la première fois, l'union des associations européennes de football a fait appel au réseau des Chambres de commerce et d'industrie pour mobiliser les entreprises des 10 villes où se déroulera la compétition. Lundi 12 octobre, des représentants de l'UEFA étaient de passage à Toulouse pour présenter l'événement.

"Il s'agit de faire de l'Euro 2016 de football le plus grand club d'affaires d'Europe, annonce Didier Gardinal, le président de la Chambre du commerce et de l'industrie de Midi-Pyrénées. Personne n'avait prévu l'importance de la Coupe du monde 1998 et nous n'avons pas pu en tirer tous les bénéfices."

L'idée est donc de se préparer au mieux et au plus tôt pour tirer profit de cet événement sportif, le 3e au monde en nombre de téléspectateurs (8,1 milliards en 2012). Un spot de promotion de Toulouse devrait être diffusé avant les rencontres de groupe. "C'est une campagne de publicité planétaire que nous n'aurions jamais pu nous payer", commente Jean-Jacques Bolzan, l'adjoint au maire de Toulouse en charge du Commerce.

Quelles retombées économiques ?

Avec 33 000 spectateurs à chaque match et 4 rencontres (dont un huitième de finale) prévues à Toulouse, 132 000 places sont à vendre entre le 13 et le 26 juin au Stadium de Toulouse. Selon une étude commanditée par l'UEFA auprès du Centre de droit et d'économie du sport (CDES), et publiée en novembre 2014, plus de 114 000 personnes (dont 44 000 étrangers) sont attendues sur la période dans le stade. À celles-là, s'ajouteraient "85 800 spectateurs étrangers" dans le village sportif (dit FanZone) qui sera situé Allée Jules Guesde.

Toujours selon cette étude réalisée sous la direction de l'universitaire Jean-Jacques Gouget, les retombées économiques de la compétition sont estimées à 66 millions d'euros à Toulouse. Dans son calcul, le CDES additionne les dépenses espérées des spectateurs (52 millions d'euros), les "dépenses d'organisation" (8 millions d'euros) et la participation de l'État à la réfection du stade (6 millions d'euros). Pour rappel, le coût total du chantier est d'environ 41 millions d'euros. * "Nous ne prenons en compte que les revenus qui ne seraient pas venus à Toulouse s'il n'y avait pas eu l'Euro 2016,  explique Didier Primault, économiste du sport au CDES. Et nous soustrayons les revenus qui quittent le territoire ensuite, comme par exemple si l'un des prestataires à Toulouse venait de Pau." Concernant les paniers de dépenses, Didier Primault précise que "ils sont issus des études réalisées pour les autres Euro et pour la dernière coupe du monde de rugby. Ce sont des hypothèses prudentes. Il faut se rappeler que les Anglais par exemple dépensent beaucoup plus d'argent que les Français pendant ces événements sportifs."

Des opportunités d'affaires

Pour les entreprises, un événement sportif de cette ampleur constitue cependant une bonne occasion pour faire des affaires. À l'époque de la Coupe du monde 1998, Didier Gardinal avait bataillé pour faire venir à Albi l'équipe de Roumanie (une de ses associés étant roumaine). "Cela avait créé l'événement et suscité des retombées économiques imprévues. C'est ce que nous voudrions reproduire avec l'Euro 2016 à Toulouse", assure-t-il.

Selon l'UEFA, les entreprise locales pourront profiter de 80 % des appels d'offres lancés dans les secteurs de la restauration, la sécurité, les fleurs, les agence d'hôtesses et d'hôtes, le nettoyage, etc. En outre, l'UEFA propose un accès privilégié aux rencontres via la location de 32 loges et 4 salons à destination des entreprises. L'occasion d'inviter ses clients ou prospects pour mêler affaires et détente. Les CCI Midi-Pyrénées et Toulouse 31 organiseront d'ailleurs leur salon Destination international le 23 juin.

Intervenant lundi, en sa qualité de président de Newrest et du Toulouse Football Club, Olivier Sadran s'est félicité de la participation de Toulouse à cet "événement économique majeur".

"Quand on souhaite être une grande ville, il est impossible de passer à côté des grands événements sportifs, a-t-il affirmé. L'objectif est que Toulouse acquière une image planétaire pour donner envie aux gens de revenir. L'avenir de notre pays est peut-être davantage dans le tourisme que dans l'industrie."

* (Article modifié le 15 octobre après des réponses apportées par le CDES)

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