La Cité de l'espace veut peser au niveau international

"Youth Mission to Mars", "Odysseus", "Erasmus +". En accord avec sa nouvelle stratégie, la Cité de l'espace de Toulouse multiplie les partenariats internationaux. Pour Jean-Baptiste Desbois, le directeur général, l'objectif est de transformer un établissement national en structure de niveau européen reconnue à travers le monde. Un pari en passe d'être gagné, comme en témoigne la hausse de la fréquentation de la Cité, cet été notamment. Entretien.
Jean-Baptiste Desbois, le directeur général de la Cité de l'espace à Toulouse

Quels sont ces projets auxquels participent la Cité de l'Espace ?
Youth Mission to Mars est une compétition lancée par l'Alliance américaine des musées, financée par le secrétariat d'État américain. Nous y participons avec le Houston Space Center et le Singapore Science Centre. L'idée est de faire travailler des scolaires de différents pays sur un projet spatial, en l'occurrence l'organisation d'une mission sur Mars.

Odysseus est un concours organisé dans le cadre du programme de la Commission européenne Horizon 2020. Les jeunes de 7 à 22 ans sont invités à présenter des projets en lien avec l'espace, qui seront retenus en fonction de leur faisabilité, de leur contenu scientifique et de leur créativité. Les finalistes pourront gagner un voyage à Kourou ou un stage à l'Agence spatiale européenne. Les inscriptions sont ouvertes jusqu'à 15 janvier 2016.

Pour Erasmus +, nous avons été sollicités par la Pologne pour l'aider à renouveler l'enseignement de la physique. Nous allons former les formateurs polonais à de nouvelles méthodes pédagogiques. Là encore, c'est un appel à projet européen que nous avons remporté.

Ces projets, et d'autres que nous sommes en train de préparer, montrent que notre expertise est reconnue au niveau international.

Ce n'était pas le cas auparavant ?
Nous étions déjà impliqués dans des projets européens, mais c'était au coup par coup. Quand j'ai pris mes fonctions en juin 2011, je me suis rendu compte que Toulouse n'était pas reconnue en tant que capitale européenne du spatial et que la Cité de l'espace n'était pas connue en dehors de Toulouse. C'est pourtant le plus grand établissement de médiation culturelle pour le spatial en Europe. Ici même, nous ne nous rendions pas compte de notre positionnement et des compétences qui étaient les nôtres, notamment sur le plan pédagogique.

Qu'avez-vous changé ?
Nous nous sommes concentrés sur les réseaux. J'ai intégré le bureau de l'association ECSITE, qui regroupe 400 centres de cultures scientifiques et au sein duquel nous avons créé un groupe dédié à l'espace. Nous avons mis l'accent sur l'APLF (Association des planétariums de langue française), une branche de l'International planetarium society dont nous accueillerons le 24e congrès en 2018. Enfin, nous avons intégré l'IAF qui regroupe les acteurs économiques international du spatial, car j'ai vu que la dimension médiation scientifique en était absente.

Cet effort a-t-il produit son effet ?
Nous sommes à présent repérés par l'Union européenne et les experts. Nous sommes sollicités par les appels d'offre. Cela nous a rendu visible et cela nous a mis en position de leader européen. Maintenant, nous discutons d'égal à égal, toute proportion gardée, avec Houston Space Center. Quand nous avons ouvert nos portes à 6 000 visiteurs pour Philae, le musée de Houston a parlé de cet événement. Cela aurait été inenvisageable il y a 4 ans.
En termes de fréquentation, l'affluence, des étrangers notamment, est en hausse. Notre site en anglais est de plus en plus visité. C'est un signe.

Quel est l'objectif final de votre stratégie ?
Il s'agit à la fois de représenter Toulouse et la filière spatiale, de donner envie aux jeunes d'aller vers ce secteur et de promouvoir la science contre l'obscurantisme. L'objectif final est de transformer un équipement national en un instrument européen de niveau international. Du chemin a été parcouru depuis 2011, mais tout reste à consolider.

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