À Toulouse, la spécialiste de la chirurgie du dos Vexim dépasse la barre des 10 millions d'euros de chiffre d'affaires

Vexim poursuit sa croissance rapide. Créé à Balma en 2006, entré en bourse en 2012, le spécialiste de la microchirurgie du dos annonce un chiffre d'affaires de 10,3 millions d'euros en 2014, en hausse de 69 %. "La success story continue et nous respectons notre business plan", affirme le PDG Vincent Gardès. La société s’apprête à pénétrer le marché américain. Interview.
Vincent Gardès, PDG de Vexim

Vexim annonce un chiffre d'affaires en hausse de 69 % en 2014. La société est-elle à l'équilibre ?
Nous allons atteindre un équilibre financier très rapidement. En effet, notre chiffre d'affaires est solide et satisfaisant. Nous passons la barre symbolique des 10 millions d'euros. Sur trois ans, il est en croissance moyenne de 100 % par an ce qui est assez rare. Notre marge brute augmente de 5 points, à 72 %, et notre résultat net est de 700 000 euros. Nous bénéficions également d'une trésorerie solide de 10 millions d'euros. Les pertes 2014 s'élèvent à 6,1 millions d'euros, contre 7 millions d'euros en 2013. La tendance est rassurante et positive. La success strory continue !

Comment expliquez-vous une telle croissance de l'entreprise ?
Tout d'abord, nous avons vendu plus de 8 000 implants SpineJack en 2014 (17 000 sur 5 ans). Comme nous vendons en direct grâce à notre force de vente, nous ne perdons pas de marge via un distributeur. En Europe, les ventes ont progressé de 61 %.
Par ailleurs, l'essentiel des investissements a été réalisé en 2012, lors de notre introduction en bourse, et commence à être amorti. En 2011, nous avions 20 salariés, aujourd'hui nous sommes 60, dont 28 commerciaux en Europe. Nos pertes étaient principalement liées à ces 40 embauches. Aujourd'hui, ces commerciaux rapportent de l'activité. Nous respectons le business plan annoncé lors de notre entrée en bourse, ce qui est assez rare pour être souligné. Si nous continuons sur cette dynamique, l'entreprise est promise à un bel avenir.

Les États-Unis représentent 60 % du marché mondial sur votre secteur. Êtes-vous implantés sur place ?
Nous allons très prochainement mener une étude clinique sur 150 patients qui nous permettra d'obtenir l'agrément nécessaire au SpineJack pour pénétrer ce marché. L'avantage est que cette étude sera réalisée en Europe car pour les pathologies que nous traitons, il n'y a aucune différence biologique entre un patient européen et un patient américain. Ce sera donc peu coûteux et rapide. Nous espérons obtenir cet agrément en 2017. Parallèlement, nous avons créé il y a six mois une petite filiale à New York, qui compte deux salariés. Ils nous permettent notamment d'appréhender le marché, de tisser des liens avec les scientifiques sur place et de préparer le terrain.

Vexim va-t-elle diversifier son offre, dont le produit phare est le SpineJack ?
Oui, nous avons une gamme un peu plus large. Nous avons lancé au début d'année un  nouveau mélangeur et injecteur de ciment. Néanmoins, je souhaite que Vexim reste une société spécialisée dans la chirurgie du dos et particulièrement dans la traumatologie. C'est un marché d'un milliard d'euros aujourd'hui très sous-pénétré. Je préfère rester sur cette niche et y être reconnu un jour. Si nous obtenons 10 % ou 20 % de ce marché,  ce sera déjà une belle réussite pour une entreprise née à Toulouse. Nous diversifier ne nous apporterait pas beaucoup de valeur ajoutée.

Le siège va-t-il rester à Toulouse ?
Oui, nous sommes très bien à Toulouse. D'ailleurs, le chirurgien à l'origine su SpineJack est originaire d'Albi et nous travaillons avec une autre PME de la région qui fournit le ciment, Teknimed. Par ailleurs, nous sommes rattachés au secteur de la métallurgie, et nous sommes donc intégrés dans un écosystème aéronautique intéressant en termes d'ingénieurs et de recherche et développement.

Le contexte économique français est-il favorable aux entreprises en forte croissance comme Vexim ?
La lourdeur du système français est connue : il n'est ni simple, ni agile, ni rapide. En revanche, le système est davantage pénalisant pour les entreprises de taille intermédiaire ou de grande taille que pour les jeunes entreprises. Il y a en France un panel d'aides publiques pour les sociétés innovantes - dont Vexim a d'ailleurs bénéficié - qui n'existe pas dans d'autres pays. Pour les pépites technologiques, la France est un pays accueillant.

SpineJack ?

La société Vexim est spécialisée dans la micro-chirurgie du dos, plus précisément sur les fractures de vertèbres par compression, souvent liées à l'ostéoporose ou à des accidents de sport ou de circulation. Elle a mis au point un petit implant en titane, le SpineJack, que l'on insère dans la vertèbre afin de la redresser et qui fonctionne comme un crick miniature. L'implant tient grâce à un ciment médical. Pendant l'opération, le chirurgien utilise un appareil à rayons X pour voir ce qu'il se passe à l'intérieur, puisque les deux incisions nécessaires ne mesurent que 5 millimètres. Un SpineJack est vendu en « kit » avec le ciment médical et les instruments nécessaires à sa manipulation, le tout stérile et à usage unique, entre 2 500 et 3 000 euros.

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Commentaires 2
à écrit le 31/01/2016 à 14:51
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Et re-belote, lancement d'un placement privé de 8M€ qui trouve finalement 10,4M€. C'est important pour la société qui affiche encore des pertes tout en étant proche de l'équilibre. Néanmoins c'est "encore" au mépris des actionnaires existants!. Je so...

à écrit le 25/03/2015 à 10:03
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Dommage que la ligne de financement se soit fait au détriment des actionnaires ... Mais bravo à Vexim et succès aux USA !

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