À Toulouse, Evotec se raccorde au réseau de chaleur et réduit drastiquement son empreinte carbone

Le groupe pharmaceutique a inauguré, mercredi 30 novembre, son raccordement au réseau de chaleur de Toulouse. Son site local va ainsi voir son empreinte carbone de réduire de près de moitié. La future usine de biomédicaments, en construction, sera aussi relié à ce réseau malgré les interrogations sur l'avenir de l'incinérateur du Mirail.
Evotec est raccordé au réseau de chaleur de Toulouse depuis quelques semaines.
Evotec est raccordé au réseau de chaleur de Toulouse depuis quelques semaines. (Crédits : Rémi Benoit)

L'occupant des anciens locaux de Sanofi à Toulouse passe un cap dans sa transition écologique. Le groupe allemand Evotec vient d'inaugurer son raccordement au réseau de chaleur local pour son site toulousain, dans lequel exercent au quotidien près de 800 salariés. "C'est l'un des plus gros sites d'Evotec", précise Pierre Cooremans, directeur général France d'Evotec.

Selon Dalkia, qui gère le réseau de chaleur de Toulouse Métropole, ce raccordement à lui seul va éviter le rejet de 2.000 tonnes de CO2, chaque année. "Nous allons réduire de 40% l'empreinte carbone de notre site et de 6% celle du groupe avec cet aménagement. Nous voulons réduire de 50% notre impact carbone d'ici 2030 et atteindre la neutralité", détaille Thibault Piguet, le directeur technique d'Evotec France.

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Jusqu'à présent, ce site industriel majeur dans la Ville rose se chauffait grâce à des chaudières à gaz. Par conséquent, Evotec a vu sa facture d'énergie flamber et ce n'est pas terminé. "Nous allons payer plusieurs millions d'euros supplémentaires en 2023", informe Pierre Cooremans. Ce raccordement au réseau de chaleur est donc une aubaine pour l'Allemand, qui va également produire du froid à partir de l'été prochain,  avec cette énergie par l'intermédiaire d'un groupe froide d'absorption.

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Pierre Cooremans espère contenir l'envolée de sa facture énergétique avec cette nouvelle source d'approvisionnement (Crédits : Rémi Benoit).

En service depuis 2019

Evotec n'est pas le premier acteur à faire l'object d'un tel raccordement à Toulouse. Récemment le Cnes en a fait de même, tout comme le CHU de Toulouse, ou encore les locaux du conseil régional d'Occitanie. Plusieurs milliers de logements sociaux sont également raccordés à ce réseau. Pour mémoire, celui-ci est alimenté par l'incinération des déchets au sein de l'unité du Mirail et pour une petite partie par la chaleur générée par les super calculateurs de Météo France basés dans le quartier de Montaudran.

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"Ce réseau de chaleur a été mis en service en 2019, avec pour objectif d'éviter le rejet de 19.000 tonnes de CO2 par an, tout en produisant 120 gigawattheure. Fin 2022, nous serons déjà à 90 gigawattheure", expose Valérie Patron, la directrice générale de Dalkia dans le Sud-Ouest.

Selon des données partagées par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole, ce sont au total 36 kilomètres de tuyaux qui ont été déployés pour ce réseau de chaleur en trois ans. "C'est une bonne chose que les entreprises s'emparent de ce sujet. Chacun doit prendre sa part dans la transition écologique, bien que la force publique doit avoir un rôle d'entrainement sur cette question", ajoute l'édile.

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Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, se félicite que des acteurs privés prennent part à la transition écologique (Crédits : Rémi Benoit).

Une concertation achevée récemment

À terme, ce chiffre de déploiement du réseau de chaleur devrait être revu à la hausse puisqu'Evotec ne cache pas son intention d'y relier également sa future usine de biomédicaments, dont la première pierre a été posée récemment à Toulouse. Dans le second semestre 2023, 200 emplois nouveaux devraient être générés par le lancement de la production.

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Néanmoins, quelques doutes subsistent sur l'approvisionnement en énergie de ces sites industriels raccordés au réseau de chaleur de Toulouse. Tout d'abord, une concertation vient de s'achever concernant l'avenir de l'unité de valorisation énergétique de Toulouse-Mirail. Faut-il la rénover sur place, ou la délocaliser ? Autre question, avec quelle capacité de production d'énergie ? Bien que la population augmente localement, les politiques publiques travaillent sur une réduction des déchets générés.

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