Un nouveau centre spatial universitaire créé à Toulouse

À Toulouse, la création d'un centre spatial universitaire a été annoncée par l'Isae-Supaero mardi 28 juin. Il aura pour objectif de coopérer avec les autres centres spatiaux universitaires de France, dans le domaine des nanosatellites.
Bénédicte Escudier, professeure à l'Isae-Supaero, dirigera le Centre pour sa première année

L'Isae-Supaero, l'institut de formation toulousain spécialisé dans l'ingénierie aérospatiale, a annoncé la création du centre spatial universitaire de Toulouse (CSUT). Ce groupement d'intérêt scientifique a été officialisé au cours du Toulouse Space Show, mardi 28 juin, autour notamment de Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, et de Jean-Yves Le Gall, président du Cnes. Bénédicte Escudier, professeure à l'Isae-Supaero, prendra la direction du CSUT pour la première année d'existence de celui-ci.

Les étudiants au cœur des projets

Tout comme les autres centres de France, le CSUT sera chargé d'étudier et de concevoir des nanosatellites (satellite miniaturisé, mesurant trente centimètres sur dix, et ne pesant pas plus d'un kilo), qui pourront ensuite être envoyés en orbite, à l'image du nanosatellite Zegrensat/ATISE, créé par le Centre spatial universitaire de Grenoble, et envoyé dans l'espace pour étudier les aurores boréales. La miniaturisation des engins spatiaux facilite leur mise en orbite à un coût réduit, et fait des nanosatellites un outil plus facile à étudier.

La création de deux nouveaux nanosatellites est prévue durant les prochaines années, dont le satellite Entry-Sat. Fabriqué par l'Isae-Supaero avec l'aide des étudiants, et en coopération avec l'Onera et l'Irap, il devrait être lancé d'ici à fin 2016. Le second nanosatellite est encore au stade de la conception : les étudiants qui travaillent sur le projet sont en partenariat avec l'Onera et le Laas-CNRS.

Les étudiants qui feront partie des projets du CSU de Toulouse seront originaires de plusieurs formations et de plusieurs niveaux différents : IUT, masters, doctorats... En plus de leurs études dans leurs écoles respectives, ils travailleront au CSUT sur des projets collaboratifs : "les étudiants pourront ainsi voir l'aboutissement de la réalisation concrète de leur projet".

La création du Centre spatial universitaire doublement justifiée

Les 8 membres fondateurs du CSUT, qui ont créé et qui financent le centre, sont tous partenaires de l'Université fédérale de Toulouse : il s'agit de l'université Paul Sabatier, de l'Insa, de l'INP, de l'Enac, de l'Isae-Supaero, de l'Irap, du Laas-CNRS et de l'Onera. Selon Bénédicte Escudier, les raisons de la création d'un centre spécialisé dans les nanosatellites sont doubles :

"Les nanosatellites sont un outil qui, au niveau de la formation, est très intéressant pour les étudiants, de par sa taille et sa réalisation. Ensuite, on s'aperçoit qu'il y a une évolution des technologies : nous pouvons aujourd'hui remplir de plus en plus de missions scientifiques, technologiques et techniques à un coût raisonnable."

En effet, le prix de lancement en orbite d'un satellite dépend du poids de celui-ci. Construire des nanosatellites revient donc à tester un satellite à coût réduit.

Cette initiative de l'Université fédérale de Toulouse est soutenue par l'État à hauteur de 7 millions d'euros. Pour Bénédicte Escudier, c'est "un élément qui montre qu'on travaille ensemble, qu'on monte des choses concrètes ensemble, et qu'on est capables de signer un partenariat qui a du sens dans le domaine aéronautique et spatial". Un signal important étant donné le contexte : l'Université fédérale de Toulouse, qui a perdu son label Idex en avril dernier, devrait re-candidater cet automne.

L'objectif principal : une collaboration entre tous les centres

Le CSU de Toulouse ne sera pas le premier organisme de ce type en France, puisqu'il en existe déjà deux autres à Grenoble et à Montpellier. Selon Bénédicte Escudier, l'objectif principal des CSU est de "fédérer les actions formation et recherche, pour les projets de nanosatellites en particulier". Les centres travailleront donc de concert.

D'après la professeure, le CSUT a déjà "approché les autres CSU pour réfléchir sur des projets communs, sur des complémentarités possibles, sur des développements en partenariat".

"L'idée n'est pas forcément qu'il y ait des réalisations complètes fabriquées ensemble. La méthode pourrait être de s'échanger des équipements pour un projet qui serait développé à Toulouse, à Grenoble ou à Montpellier. Ou alors, on pourrait avoir une mission finale d'intérêt commun, pour que les données du ou des satellites qui seront créés bénéficient aux trois établissements. Ce sera davantage sur les aspects préparation, conception, équipement et mission que les différents centres coopéreront."

De grands comptes comme partenaires industriels du CSUT

En plus des partenariats de l'Université fédérale de Toulouse, le CSUT pourra bientôt compter de grands comptes parmi ses partenaires industriels :

"Pour le moment, nous n'avons pas encore attaqué l'aspect partenaires industriels, mais nous avons tout à fait identifié les futurs partenaires potentiels : Airbus Defence and Space et Thales Alenia Space. Thales Alenia Space est déjà partenaire sur le projet du prochain nanosatellite."

Bien que déjà en relation avec les grands comptes, le CSU a également pour intention de se tourner vers les petites structures, telles que les PME.

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