Sortie de crise pour l'IDEX à Toulouse, un nouveau protocole d'accord sera présenté à l'État fin octobre

Deux jours de travaux autour de l'IDEX viennent de s'achever à Toulouse sous l'égide du PRES afin de trouver une position commune autour du projet qui vise à regrouper les différentes universités de Toulouse et plusieurs écoles d'ingénieurs de Midi-Pyrénées. Objectif : présenter à l'Etat une nouvelle version du dossier d'ici à la fin de l'année en vue de la convention d'attribution finale. 1,2 milliard d'euros sont en jeu pour développer la recherche régionale. Le projet est en bonne voie.
De gauche à droite : Bertrand Monthubert, Marie-France Barthet et Bruno Sire © photo Lydie Lecarpentier, DR

Marie-France Barthet, la présidente du PRES-Université de Toulouse est optimiste. Les travaux de concertation menés ces deux derniers jours autour de la gouvernance de la future Université de Toulouse « se sont bien passés » selon elle. Au vu des divergences entre les différents protagonistes, « on aurait pu croire que ça ne serait pas le cas ».

Pour rappel, le PRES-Université de Toulouse doit présenter avant la fin de l'année une nouvelle mouture de son projet UNITI dans le cadre du label « Initiative d'excellence » (Idex, décerné par l'État au titre des Investissements d'Avenir). Le dossier toulousain n'avait pas été retenu à l'issue de la première vague d'appel à projets, et l' « Idex 2 », labellisé en février dernier, était loin de faire l'unanimité puisque Jean-Michel Minovez et Bertrand Monthubert, nouveaux présidents de Toulouse II-Le Mirail et de l'Université Paul Sabatier, ont refusé de signer la convention d'attribution des fonds sans une réorientation du projet. Si la convention d'attribution avec l'État n'est pas signée avant la fin de l'année, le PRES devra rembourser une avance de 13,9 M€. « Nous serons dans les temps, nous avançons collectivement et tout le monde souhaite voir aboutir le projet » selon la présidente du PRES.

Une gouvernance démocratique

Une grande vague de concertation a donc été lancée au printemps pour tenter de mettre tout le monde d'accord. Mardi 25 et mercredi 26 septembre, les différents protagonistes (le PRES, les présidents d'université mais aussi des représentants des étudiants et du personnel administratif et technique) se sont réunis pour évoquer notamment la gouvernance de la future Université de Toulouse.

Un accord global a été trouvé pour que la future entité fonctionne de manière fédérale. « Il ne s'agira donc pas d'une fusion des établissements », précise Marie-France Barthet. Le Conseil d'administration regroupera des représentants des établissements, les organismes de recherche, les collectivités et les pôles de compétitivité. Une deuxième chambre (Conseil de communauté ou Sénat académique, la dénomination n'est pas arrêtée) fera office de Conseil scientifique et pédagogique.

Bertrand Monthubert est le premier soulagé par ce consensus. « C'est très important que le CA soit démocratique, avec des représentants du personnel et des étudiants. Avant, l'Université de Toulouse était dirigée par un conseil de surveillance : des personnes nommées, et non pas élues. » Bruno Sire, le président de Toulouse 1 Capitole, est un peu moins enthousiaste : « il ne faudrait pas qu'une majorité impose ses vues à une minorité. Nous, les sciences sociales, sommes minoritaires. On ne voudrait pas que tout le pouvoir soit entre les mains d'UPS ou des écoles d'ingénieurs. » Le Comité d'arbitrage, en revanche, fait l'unanimité. Composé de scientifiques extérieurs au site, il sera chargé de la sélection et de l'attribution des fonds de l'Idex. « Il n'y aura pas de conflits d'intérêt, c'est indispensable », se réjouit Bruno Sire.

Pas de périmètre d'exclusion

L'autre sujet de satisfaction pour le président de l'UPS Bertrand Monthubert réside dans le fait que toutes les équipes et tous les laboratoires pourront être candidats aux financements de l'Idex. « Il n'y a plus de périmètre d'exclusion. Des choix seront faits bien sûr, mais tout le monde est partie prenante. » Marie-France Barthet, dont les qualités de diplomate sont reconnues unanimement dans ce dossier épineux, se félicite que « M. Monthubert ait vu qu'il s'agit d'un système ouvert ». Pour Bruno Sire, « rien n'a fondamentalement changé mais un gros travail de pédagogie a été fait. Il y avait eu une mauvaise lecture du dossier. »

Plus globalement, la présidente du PRES assure que les travaux menés mardi et mercredi se sont faits dans une atmosphère de coopération. « Nous avons affaire à des gens responsables et matures et tout le monde souhaite que le projet aboutisse. » Bertrand Monthubert estime lui aussi que beaucoup de progrès ont été accomplis. « Nous avons eu raison de mettre en place cette concertation, notre projet sera plus solide et respecte les ambitions de ceux qui font vivre les universités. » Le président de Toulouse 1 Capitole estime également que « les choses ont avancé dans le bon sens » mais exprime une crainte, déclarant qu'il « ne faudrait pas trop s'éloigner de ce qui a permis d'obtenir le label, sinon notre projet sera retoqué par le CGI (Commissariat Général à l'Investissement) ».

Calendrier

En effet, si l'objectif commun est acquis (donner de la visibilité à l'université de Toulouse au niveau européen et mondial, attirer des chercheurs de renom, développer les collaborations avec l'international), « il reste des détails à régler » s'accordent à dire les différents acteurs du dossier. Par exemple, la création d'un collège Toulouse Tech pour regrouper les écoles d'ingénieurs « est vague » selon Bruno Sire. Il existe également des divergences sur l'endo-recrutement (une université doit elle recruter ses propres thésards ou les pousser à partir à l'étranger ?)

En ce qui concerne le calendrier, les différentes universités doivent faire valider en AG le protocole d'accord qui sera transmis à l'État le 31 octobre prochain. D'ici là, le PRES participera à une réunion avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche et le Commissariat général à l'Investissement pour faire un point d'étape sur le protocole d'accord. En novembre doit être rédigée la convention d'attribution, qui sera remise à son tour à l'État le 13 décembre 2012. « Si tout va bien, les premiers versements arriveront en 2013 », espère Marie-France Barthet.

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