Jean-Paul Viguier chargé de concevoir une IoT Valley de 100 000 m2

Plus qu'un campus, un morceau de ville. L'IoT Valley, projet d'écosystèmes de l'internet des objets porté par Ludovic Le Moan à Labège, se déploiera sur 8 hectares. Le concept, impulsé par l'architecte Jean-Paul Viguier, doit être présenté aux élus, même si la recherche d'un investisseur est toujours en cours. À terme, d'autres architectes participeront au projet.
Jean-Paul Viguier, architecte de la futur IoT Valley

Les chiffres traduisent à eux seuls l'ampleur du projet. 100 000 m2 de surface plancher à construire sur 8 hectares, dont 20 000 à 25 000 m2 réservés à de grandes entreprises, mais aussi des startups, des lieux de formation, des logements modulaires et innovants, des services... "Nous sommes en train d'imaginer un morceau de ville. Notre souhait est bien que l'IoT Valley devienne un lieu de vie, pas uniquement un lieu de travail", décrit Hervé Schlosser, président de l'association IoT Valley.

Un morceau de ville qui n'en est encore qu'au stade de l'avant-projet imaginé par l'architecte Jean-Paul Viguier. Ce dernier impulsera les grandes lignes du projet, avant que plusieurs autres architectes construisent d'autres bâtiments. Malgré l'urgence à loger les startuppers de l'IoT Valley, le contexte urbain et politique complique l'avancée du projet.

Des tensions sur l'avenir de l'IoT Valley

"La future IoT Valley devra en effet s'intégrer dans le projet urbain global d'aménagement de Labège, Innométro, et nous y travaillons ensemble" rappelle Baptiste Hernandez, l'urbaniste mandaté par le Sicoval, qui reste l'aménageur global du site. Les 8 hectares réservés à l'IoT Valley sont en effet situés sur une parcelle de 12,5 hectares que la collectivité du Sicoval a rachetée à Sanofi en 2015 pour 8,5 millions d'euros. Le Sicoval souhaite donc garder une maîtrise du programme en phase avec son schéma de développement du territoire.

Plusieurs fois reportée, une réunion est toujours annoncée entre le Sicoval, les membres de l'IoT, les architectes et les urbanistes. "Une convention permettra de déterminer les grandes masses du projet et de se mettre d'accord sur la philosophie de l'aménageur", annonce Hervé Schlosser. À cette occasion, l'avant-projet de l'architecte Jean-Paul Viguier, mandaté par l'IoT Valley, sera officiellement présenté aux élus.

Le projet de l'architecte

Réputé pour plusieurs réalisations emblématiques en France et à l'étranger (le siège de France Télévisions, la Sofitel Water Tower de Chicago), Jean-Paul Viguier a aussi réaménagé à Toulouse le site de l'Oncopole et construit l'Institut Universitaire du Cancer (IUC).

"J'imagine dans ce projet d'IoT Valley une première structure comme une plateforme d'échange à l'origine du futur écosystème. Dans cette structure centrale, des services communs, des espaces de loisir et de l'hébergement pourront cohabiter", décrit l'architecte.

La société Sigfox, pièce maîtresse de ce futur écosystème, pourrait décider d'installer ses bureaux dans ce premier bâtiment. Cette structure centrale autour de laquelle viendront s'agglomérer d'autres modules dédiés à l'accueil des startups, sera un peu la colonne vertébrale du projet. "Nous dessinerons cette première armature, mais l'IoT Valley sera l'un des endroits les plus avancés en terme de créativité. Nous ne le construirons donc pas seuls. Il est indispensable que d'autres architectes viennent participer au projet", explique Jean-Paul Viguier.

L'investisseur qui pourrait tout changer

Nathalie Fabre, directrice du programme immobilier, nourrit l'espoir de sortir un premier bâtiment en 2018. Elle scrute l'avancée du projet au quotidien avec le souci de construire vite et bien."La mission de l'architecte est de construire un living lab light, pourquoi pas en bois, avec une faible empreinte écologique", explique-t-elle. Dans les modules dédiés aux startups, le projet de Viguier préconise des espaces ouverts et partagés par plusieurs entreprises, propices à la recherche appliquée et adaptés aux différents stades d'incubation.

Si les acteurs restent à ce jour si prudents sur le détail du programme immobilier, c'est qu'il leur manque un élément clé pour lancer le projet : un investisseur. Les membres de l'IoT Valley planchent sur cette question et ils indiquent que des discussions sont en cours avec un investisseur franco-britannique. Mais rien n'est signé d'autant que les porteurs de projet penchent pour un investisseur unique afin de favoriser l'ensemble des acteurs de l'écosystème. Les discussions avec l'investisseur portent sur la rentabilité globale du projet. Le nerf de la guerre.

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Commentaire 1
à écrit le 06/10/2016 à 17:14
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Une "Valley" par analogie à la vallée entre Palo Alto et San Jose en Californie n'est pas un campus... Et vice-versa. Au lieu de parodier bêtement nos amis Ricains avec leur Silicon Valley, nous avons en France un modèle existant et séculaire qui so...

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