Aéronautique, pourquoi les entreprises étrangères viennent au salon Aéromart à Toulouse

Du 2 au 4 décembre, le 10e salon Aeromart rassemble les plus grands acteurs de l'aéronautique à Toulouse. 65 % des 1.200 entreprises présentes sont étrangères. Que viennent-elles chercher dans la Ville rose ? Pourquoi ce rendez-vous est-il devenu un incontournable ?
Lors du forum Aeromart, les acteurs mondiaux de l'aéronautique se retrouvent à Toulouse.

"Toulouse est La Mecque de l'aéronautique." À l'ouverture du 10e salon Aeromart, Alain Di Crescenzo, le président de la Chambre de commerce et d'Industrie de Toulouse ne mâche pas ses mots. Le succès du salon Aéromart est là pour attester son propos. Depuis sa création en 1996, il est passé de 250 entreprises à 1.200 présentes aujourd'hui dans les allées du Parc des expositions de Toulouse. Parmi elles, 150 sociétés midi-pyrénéennes, et surtout, 65 % de participants venus d'Europe, d'Afrique, d'Asie, d'Amérique du Nord et du Sud. Qu'attendent ces entreprises de leur présence sur le salon ?

Un lieu de réseau
Établie à Séville, en Espagne, la société Galvatec emploie 150 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 11 M€. Sous-traitant de rang 2, Galvatec compte sur les hausses de cadences pour décrocher des contrats auprès des sous-traitants français de rang 1 surchargés. "Toulouse est le centre aéronautique de l'Europe, reconnaît Francisco de la Vega, le PDG de la société. Pour travailler avec Airbus et ses sous-traitants, il est indispensable d'être présent au salon Aéromart. C'est une grande opportunité de nous faire connaître."

Se faire connaître, c'est justement l'objectif de Luigi La Forgia, le directeur exécutif de Co.Me.A : "Toulouse n'est peut-être pas le centre mondial de l'aéronautique, mais c'est le cœur de l'Europe. Nous travaillons déjà pour l'aviation civile et militaire en Italie, Finmeccanica notamment. Nous venons ici pour travailler avec les entreprises françaises. Notre objectif est d'augmenter de 10 à 30 % nos exportations." Basée dans le sud de l'Italie, Co.Me.A emploie 20 personnes et a réalisé un chiffre d'affaires de plus d'1,5 M€ en 2013 dans le domaine de la mécanique et de la modélisation 3D.

Si de nombreuses entreprises ont fait le déplacement, d'autres sont représentées par des délégations gouvernementales. Dans le second hall du salon, le Gimas (groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales) vante les mérites des entreprises marocaines. "Nous ne sommes qu'à deux jours de camion de Toulouse, ce qui rend possible le développement de nombreux partenariats, remarque Maria El Filali, la directrice du Gimas. Plus de 100 sociétés, à majorité françaises, y sont déjà établies."

Conquérir de nouveaux marchés
Présente sur le salon avec sept PME japonaises, l'organisation japonaise du commerce extérieur (Jetro) compte "créer et renforcer les liens" avec les sous-traitants d'Airbus. "Historiquement, les entreprises japonaises sont davantage tournées vers Boeing à Seattle, mais les choses sont peut-être en train de changer, analyse Akiko Ueda, directrice du Jetro en France. Nous venons ici parce que c'est efficace pour communiquer avec les entreprises européennes et françaises. Nous visons les fournisseurs de rang 1 et 2, explique-t-elle. Travailler directement avec Airbus n'est pas un objectif pour l'instant."

Du côté des Amériques, on cherche aussi à nouer des liens avec le concurrent de Boeing. "Seattle est devant Toulouse en termes d'importance mais les entreprises québecoises ont plus de liens avec Airbus dans le domaine de l'aviation civile, décrit Mélanie Lussier, directrice développement des marchés à Aéro Montréal. Nous sommes venus avec 12 PME pour leur permettre de rencontrer des clients potentiels et nous relayons les informations pour celles qui n'avaient pas les moyens de faire le voyage." Pour la délégation de la "3e capitale mondiale de l'aéronautique", Aeromart permet aussi de "rappeler l'existence de Montréal" et de rencontrer les décideurs. "C'est ici que tout le monde se donne rendez-vous. Il faut être présents pour savoir ce qu'il se passe et pour voir les nouveautés", complète Jean-Mathias Sargologos, responsable projet Innovation et Défense.

Certains, enfin, préparent l'avenir. "Toulouse est le berceau de l'aéronautique mais du fait de la logistique, nos relations sont plus importantes avec les États-Unis, conclu Martha Catalina Padilla Villegas, directrice du développement international pour l'État de Jalisco au Mexique. Airbus est un marché important mais qui ne représente que 40 % de l'activité de nos sociétés. L'ouverture d'une usine à Mobile, en Alabama, est une grande opportunité pour nous."

Gael Cérez
© photo Aeromart

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