IoT et silver économie : Carole Zisa-Garat, la Toulousaine qui a tout compris

Elle est l'une des porte-drapeaux de la French Tech toulousaine. Carole Zisa-Garat, fondatrice de la startup Telegrafik, a vécu une partie de sa carrière chez Renault avant de se lancer dans l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, elle est au cœur de la nouvelle économie en misant sur les objets connectés et la silver économie. La jeune femme est nominée pour La Tribune Women's Awards dans la catégorie "Entrepreneure". La cérémonie aura lieu le 7 juillet prochain.
Carole Zisa-Garat

À 35 ans, Carole Zisa-Garat a déjà eu deux vies. La Toulousaine, qui dirige la startup Telegrafik, spécialisée dans les systèmes d'alerte pour personnes âgées isolées, a en effet débuté sa carrière très loin de l'univers des objets connectés.

Diplômée de l'École des Mines de Paris à 22 ans, elle a immédiatement intégré le groupe Renault.

"J'ai débuté comme cheffe de projet en supply chain, explique-t-elle. Trois ans plus tard, je dirigeais une équipe de 120 personnes dans l'usine de Flins-sur-Seine. J'étais la seule femme..."

Une expérience qui lui permet alors d'affiner ses aptitudes managériales. "Une usine, c'est un monde à part, confie-t-elle. Il faut savoir se faire respecter, crier plus fort que les autres. Les choses se font parfois aux décibels. J'ai notamment été amenée à gérer une grève, avec un défilé organisé à 5 heures du matin, au cours duquel le responsable CGT me sommait de 'le regarder dans les yeux'. L'école ne nous prépare pas à cela. C'est une question de caractère."

Du caractère, la jeune femme n'en manque pas. Et d'ambition non plus. En 2007, elle prend la tête d'un service d'ingénierie au sein de Renault. Deux ans plus tard, le groupe automobile lui confie un projet de refonte de sa stratégie après-vente et services. Une mission qui lui permettra d'être "repérée" par le n°2 de Renault, qui la place alors à ses côtés comme secrétaire exécutive.

"L'équivalent d'une directrice de cabinet", précise-t-elle. C'est à cette époque que Thierry Moreau, actuel directeur exécutif de la direction commerciale de Renault, l'a côtoyée. L'homme se souvient d'une collaboratrice "d'une très grande rigueur, très méthodique et organisée". Étonnant qu'elle ait quitté Renault pour créer sa propre entreprise ? Pas forcément.

"Elle était identifiée comme quelqu'un qui avait un bel avenir, assure-t-il. Elle a toujours eu beaucoup d'autonomie et se montrait à la fois courageuse et déterminée."

Et de la détermination, Carole Zisa-Garat a su en faire preuve lorsqu'elle a décidé de quitter la région parisienne pour élever ses jumeaux à Toulouse, près de sa famille. "En dix ans chez Renault, j'avais beaucoup appris, estime-t-elle. Mais j'ai toujours eu le souhait d'avoir les manettes, d'être maîtresse de mon destin. Dans un grand groupe, on n'a jamais tous les leviers." Après avoir travaillé sur un premier projet d'entreprise avec un associé, la jeune femme décide finalement de créer sa société, seule, en 2013. Elle choisit la silver économie et l'internet des objets, des secteurs porteurs.

"J'avais eu l'occasion de vivre un marché en crise, explique-t-elle. Je souhaitais viser un marché en forte dynamique de croissance."

Une intuition qui, pour le moment, s'avère payante. La jeune société, soutenue par Orange et BNP Paribas Cardif, vient de lancer la commercialisation de sa plateforme logicielle. Un nouveau challenge pour la dirigeante, qui se définit "comme un chef d'orchestre qui joue de tous les instruments". Sa collaboratrice Déborah Parès confirme : "Carole sait comment motiver son équipe. Et elle laisse sa chance à tout le monde."

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