Boris Mounet, le Toulousain en "mode" startup

Boulimique de travail, débordant d'énergie, le fondateur du concept store Meet My Designer, dédié aux créateurs de mode, carbure aux projets. À 28 ans, Boris Mounet a fait de ses ambitions une ligne de conduite et de sa curiosité un moteur. Portrait d'un startuppeur toulousain qui bouscule les modèles établis.
Boris Mounet, fondateur de Meet My Designer

"Ici, à partir de 18 heures, on écoute du IAM. C'est plutôt sympa..." Boris Mounet, le fondateur de Meet My Designer, plateforme toulousaine de mise en relation entre créateurs et amateurs de mode du monde entier, affiche un large sourire. Le jeune homme de 28 ans vient d'installer ses équipes avec quatre autres startups dans un espace de 250 m2 situé au cœur de la Ville rose. Baptisé "At Home", ce lieu inauguré le 10 juillet dernier en présence du maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, fait sa fierté.

Une nouvelle réalisation ambitieuse pour un jeune chef d'entreprise qui carbure aux projets. Né en Centrafrique, Boris Mounet est arrivé à Toulouse à l'âge de trois ans. À l'école, il "s'ennuie un peu", confesse-t-il. Mais son premier contact avec le monde de l'entreprise, juste après avoir décroché un baccalauréat professionnel en comptabilité, va bouleverser sa vie.

"C'était un stage de trois mois au Virgin Megastore de Toulouse, se souvient-il, amusé. J'ai trouvé ça absolument génial ! Pour moi, l'école, c'était un peu du lyrisme : beaucoup de théorie et peu de pratique. Or, ce que j'aime, c'est être opérationnel."

Enthousiasme et esprit d'entreprise

Jessica Franck, une amie qui le connaît depuis les bancs du lycée, confirme cet enthousiasme débordant. "Déjà, à l'époque, Boris était charismatique, avec une personnalité très forte, confie la jeune femme, qui travaille désormais dans les ressources humaines au sein du groupe Airbus. Il a toujours su rassembler les gens, avec la volonté d'aller de l'avant et de bousculer les idées reçues."

Ce désir d'entreprendre, le jeune homme l'a développé au fil des années, en se confrontant au monde avec curiosité. Voire avec gourmandise. À l'université, en section Administration économique et sociale, il rencontre des étudiants venus de toute la planète. Un multiculturalisme qui le séduit et le touche. "J'ai moi-même une double culture, glisse-t-il. Comme certains sont à la fois Bretons et Français. Les deux cultures peuvent coexister harmonieusement."

Après un passage au sein du groupe immobilier Akerys - "J'y suis rentré comme simple téléopérateur et, six mois après, j'étais manageur" -, Boris Mounet reprend le chemin des études, avec un BTS Management des unités commerciales puis une licence de marketing réalisés en alternance dans une PME toulousaine. "J'étais 'country manager', je dirigeais une équipe dédiée au développement des marchés Angleterre et Benelux", décrit-il.

Un an après avoir été recruté, le jeune homme reprend sa liberté. Il veut "réfléchir à son prochain projet". Son inspiration, il la trouvera finalement... à Londres. "J'y ai découvert le concept de pop-up store, ces boutiques éphémères qui vous mettent en contact direct avec les créateurs de mode, explique-t-il. En discutant avec eux, j'ai découvert leurs besoins, en matière de distribution, de financement et de promotion." Ce sera le déclic.

"J'ai eu une idée folle : pourquoi ne pas permettre aux passionnés de mode de devenir les mécènes du futur Marc Jacobs ?"

Meet My Designer, plateforme de financement participatif dédiée aux créateurs de mode, était née. "Quand j'ai su qu'il avait créé sa startup, je n'ai pas été surprise", explique Jessica Frank, qui décrit son ancien camarade de classe comme un "manager à la fois juste et exigeant, qui sait faire preuve d'écoute et d'attention".

2015, Un tournant

Depuis sa création en 2013, Meet My Designer a fait du chemin. Face aux réalités d'un marché complexe, la startup a même récemment "pivoté" pour devenir début 2015 un concept store numérique.

"Mais la mission reste la même, assure Boris Mounet. Il s'agit de lutter contre la standardisation de l'offre de prêt-à-porter en misant sur la 'slow fashion', des pièces à l'histoire unique."

La plateforme, qui regroupe désormais 500 créateurs dans 55 pays et quelque 70 000 inscrits, pourrait connaître une déclinaison "physique" en 2016, avec l'ouverture de points de vente dans plusieurs grandes capitales mondiales. L'ambition de Boris Mounet semble sans borne : "Nous voulons créer un champion international, le LVMH des créateurs indépendants."

Le prochain challenge du startuppeur ? Créer à Toulouse une antenne du Moovjee (Mouvement pour les jeunes et les étudiants entrepreneurs). "Je veux montrer qu'il est possible de changer le monde, chacun à son niveau." Un enthousiasme qui a séduit d'emblée Bénédicte Sanson, déléguée générale de Moovjee : "Boris a à la fois la fougue de la jeunesse et une bonne compréhension des enjeux politiques. Il a conscience de ce qu'il fait quand il bouscule les codes."

Boris Mounet n'aurait-il donc aucun défaut ? "Il veut peut-être parfois aller trop vite", répond Jessica Frank, un peu à contrecœur. Toujours à 100 km/heure, le jeune homme, fan de sport et de street art, songe déjà au projet suivant. "16 % de la population mondiale est analphabète, constate-t-il. Je pense que l'on pourrait utiliser les technologies de réalité augmentée pour apporter l'éducation à ces personnes. Ce serait une bonne idée de boîte, non ?"

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Commentaires 2
à écrit le 19/10/2015 à 7:10
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J approuve ! Cette start-up n emploi que des stagiaires gratuitement en les poussant à bout pour qu ils partent de leur plein grès et il ya des problèmes de paiement avec les artistes

à écrit le 25/09/2015 à 12:34
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Cher journaliste, faites des recherches plus approfondies avant d'ecrire vos articles, ne servez pas la soupe froide qu'on vous donne. Cette "start up n'emploie" que des stagiaires gratuitement (8 sur 10 employes), les poussent a bout, combien ont de...

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