C'est en suivant les pas de son père entrepreneur - "c'est mon modèle" - qu'Odile Jubecourt, actuelle directrice du programme A330neo au sein d'Airbus, s'est tournée vers l'industrie. Après avoir obtenu son diplômé à l'Enseeiht Toulouse, cette native du Mans a poursuivi ses études au sein de la Northern Illinois University (MBA en management). Puis elle a intégré le groupe Airbus en tant qu'ingénieure commerciale dédiée aux compagnies aériennes américaines, avant de devenir "contract manager" pour l'avionneur européen.

"Après cette première partie de carrière plutôt tournée vers 'l'extérieur', le vrai virage est intervenu lorsque je me suis rapprochée de la production, explique-t-elle. C'était un grand écart pour moi. J'ai quitté ma zone de confort, car j'en avais vraiment envie. Et je ne regrette rien !"

Et pour cause. Après avoir pris la responsabilité d'une équipe de gestion de configuration du programme long courrier A330, Odile Jubecourt a eu l'opportunité de se voir confier le management de l'ensemble des équipes européennes du projet. Et, après dix années passées au service de l'A330, elle a été nommée début 2013 directrice des développements du programme. Elle a par la suite pris la tête du projet A330neo, en juillet 2014, devenant ainsi, avec 1 700 collaborateurs sous ses ordres, la première femme chez Airbus à diriger un programme majeur de développement d'avion.

Un engagement pour les jeunes femmes

Aujourd'hui, ses efforts se concentrent ainsi sur l'A330neo, dont l'entrée en service est prévue pour le dernier trimestre 2017, après 42 mois de développement, contre 60 mois pour son prédécesseur, l'A320neo.

"Le principal défi lié à ce développement consiste à gérer le délai très court dans lequel l'avion doit être livré, tout en améliorant sa performance et en réduisant au maximum son impact sur l'environnement", résume-t-elle.

Un challenge qui nécessite une attention de tous les instants. Ce qui n'empêche pourtant pas Odile Jubecourt d'accorder un peu de son temps aux associations Elles bougent et Capital filles, qui encouragent les jeunes femmes à s'orienter vers les écoles d'ingénieurs et les formations scientifiques.

Le secret de son équilibre ? La course à pied, qu'elle pratique en écoutant ses groupes pop-rock favoris, The Cranberries et Muse. Mais aussi et surtout sa famille, auprès de laquelle elle se ressource. "C'est cet équilibre entre vie privée et vie professionnelle qui me permet de me donner à fond dans mon travail", assure-t-elle.

Odile Jubecourt fait partie des trois dirigeantes nommées dans la catégorie "Manageure" des La Tribune Women's Awards. Un événement organisé par La Tribune-Objectif News le 7 juillet prochain à partir de 18h30 à la CCI de Toulouse.