RER métropolitain à Toulouse : « Passons à l'action ! »

La députée de la Nupes Christine Arrighi a lancé un appel, à travers les médias vendredi 2 juin, pour que les acteurs publics se mobilisent pleinement en faveur d'un RER métropolitain à Toulouse. Une sortie médiatique pas tellement du goût du conseil régional d'Occitanie. En attendant, un texte de loi décisif sur le sujet est attendu à l'Assemblée nationale mi-juin.
La députée toulousaine de la Nupes Christine Arrighi veut des avancées concrètes rapidement autour du RER métropolitain.
La députée toulousaine de la Nupes Christine Arrighi veut des avancées concrètes rapidement autour du RER métropolitain. (Crédits : Alstom)

Dans les rangs des élus locaux, certains s'impatientent de ne pas voir avancer le projet de RER métropolitain à Toulouse, alors que Strasbourg et Bordeaux posent actuellement les premiers jalons.

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« Toulouse est en retard aujourd'hui. Pourtant, le préfet, le Sicoval, Toulouse Métropole, la Région Occitanie et le Département de Haute-Garonne sont tous favorables à ce RER toulousain. Maintenant, je veux que nous passions à l'action », a appelé de ses voeux la députée Christine Arrighi, devant les médias à l'occasion d'une conférence de presse vendredi 2 juin.

Concrètement, la députée de la 9ème circonscription de Haute-Garonne - et membre de la Nupes - demande au préfet Pierre-André Durand de tenir une réunion de travail avec tous les acteurs concernés, dont la SNCF, spécialement dédiée à cette question. Ce qui devrait être chose faite prochainement pour lancer les négociations autour du volet mobilités du CPER 2021-2027, véhicule législatif et réglementaire retenu par le gouvernement pour financer les RER métropolitains avec leur plan à 100 milliards d'euros.

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Comme le souhaite la Première ministre, Élisabeth Borne, chaque préfet va négocier avec les collectivités locales dans ce cadre. « Je n'ai pas encore reçu le mandat de négociation de la part de l'État pour discuter avec les collectivités locales de ce sujet, mais je ne suis pas le seul préfet dans ce cas », déclarait pourtant mi-avril le préfet Pierre-André Durand, interrogé par La Tribune à ce propos malgré le calendrier serré promis par la cheffe du gouvernement. « Pour avoir parlé cette semaine avec Clément Beaune, le ministre des Transports, ces lettres de mission devraient arriver sur les bureaux des préfets assez rapidement désormais », ajoute la député, malgré tout inquiète que rien n'avance en façade.

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Carole Delga prend la plume

Seulement, cette initiative médiatique n'est pas du goût de tout le monde. « Je m'étonne d'apprendre que vous convoquez une conférence de presse, présentée comme la conséquence d'une absence de réponse des collectivités locales - dont la Région - l'État et la SNCF, (à une lettre ouverte rédigée par plusieurs députés toulousains de la Nupes mi-avril), » a réagi Carole Delga dans un courrier directement adressé à Christine Arrighi.

Selon la présidente socialiste du conseil régional d'Occitanie, une phase d'études est en cours. « Une nouvelle phase d'expertise, conduite aujourd'hui sous maîtrise d'ouvrage de SNCF Réseau, doit définir ce projet (de RER métropolitain à Toulouse, ndlr) et identifier la faisabilité technique et la soutenabilité financière des scénarios esquissés », fait-elle savoir dans sa correspondance.

Un peu plus loin, dans son courrier de trois pages, l'élue régionale et présidente de l'association Régions de France concède néanmoins que beaucoup reste encore à faire : « La suite de cet ambitieux programme destiné à doter Toulouse d'un réseau ferroviaire plus performant (...) reste à écrire collectivement ».

Des pistes pour le financement

Quant à la député Arrighi, elle estime que l'offre de transport ferroviaire peut être améliorée dès 2024 avec les infrastructures existantes, à Toulouse, avant d'envisager des investissements, avec une feuille de route débattue et approuvée par tous en amont.

Celle qui est rapporteuse spéciale sur la question des transports auprès de la commission des finances de l'Assemblée nationale demande ainsi au gouvernement une grande loi de programmation des investissements pour le ferroviaire à l'image de ce qui est fait pour les forces armées.

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« Pour l'instant, nous n'avons aucune idée de comment le gouvernement va financer les 100 milliards d'euros pour le ferroviaire. Nous, on propose qu'une partie soit financée par la renégociation des contrats avec les concessions autoroutières qui arrivent bientôt à échéance. Les usagers et l'imposition sont aussi des pistes. Enfin, il faut mettre au même niveau la taxation de toutes les mobilités. Il faut taxer le kérosène et mettre toutes les mobilités à égalité », projette la député qui propose aussi une révision à la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avions (TSBA), dite « taxe Chirac » et qui existe depuis 2005.

Un projet de loi sur les SERM, nouveau nom législatif des RER métropolitains, est attendu à l'Assemblée nationale le 12 juin. Le groupe de la député a déposé des amendements sur ce texte dans l'espoir d'obtenir des avancées sur le volet financier de ce projet.

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