Emmanuel Schwartzenberg, nouveau PDG de TLT, veut clarifier la grille et redonner sa place au JT

Emmanuel Schwartzenberg vient d'être nommé PDG de TLT. Le journaliste et producteur, passé par les rédactions de France Soir, Le Figaro et La Provence, entre autres, prendra ses fonctions en juin. La chaîne toulousaine, désormais disponible sur le bouquet TV d'Orange par ADSL, cherche à accroître son audience. Emmanuel Schwartzenberg ambitionne de faire de TLT, « la chaîne des rendez-vous réguliers des toulousains » avec une grille de programme plus claire et régionale. Interview.
Emmanuel Schwatzenberg, nouveau PDG de TLT

Emmanuel Schwartzenberg vient d'être nommé PDG de TLT. Le journaliste et producteur, passé par les rédactions de France Soir, Le Figaro et La Provence, entre autres, prendra ses fonctions en juin. La chaîne toulousaine, désormais disponible sur le bouquet TV d'Orange par ADSL, cherche à accroître son audience. Emmanuel Schwartzenberg ambitionne de faire de TLT, « la chaîne des rendez-vous réguliers des toulousains » avec une grille de programme plus claire et régionale. Interview.

Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi de prendre les rênes de TLT ?
J'ai débuté au sein de la rédaction de France Soir comme journaliste politique et économique. Je suis ensuite passé par les Nouvelles littéraires avant d'intégrer Le Figaro où j'ai dirigé la page médias. J'ai quitté Le Figaro au moment de son rachat par le groupe Dassault en 2004. J'ai également travaillé dans la presse quotidienne régionale notamment Nice-Matin et La Provence. En parallèle, j'ai produit des émissions pour TF1 et LCI, notamment La Vie des médias, première émission qui parlait de tous les supports média. J'ai produit des fictions aussi, pour France 3 Corse et TLT, entre autres. Cela a été mon premier contact avec la chaîne toulousaine. J'ai été, par ailleurs, de 1987 à 1998, secrétaire général de l'association Action Michel Platini (devenu Ligne de Vie en 2005, NDLR) qui œuvre pour la réinsertion de toxicomanes.
Suite au non-recrutement de Philippe Joachim*, les actionnaires m'ont sollicité. J'ai répondu de manière positive à cette offre car je considère qu'il y a un vrai enjeu sur les télévisions locales. Elles portent en elles la recette du succès des médias traditionnels. Elles sont habituées à produire des programmes de qualité à moindre coût. C'est la problématique à laquelle sont confrontées actuellement la plupart des chaînes de télévision. Il y a 10 ans, il y avait moins de chaînes mais elles avaient des moyens considérables. Aujourd'hui, elles ont moins de moyens mais la technologie s'est développée. On peut donc fournir de l'information, des séries avec moins d'argent. Regardez ce qui se fait sur internet. Aujourd'hui, on peut faire un direct avec une caméra 3G alors qu'avant cela nécessitait de réserver un faisceau. On peut également utiliser des images prises à partir d'un smartphone pour illustrer un sujet comme c'était le cas lors du Printemps Arabe.

Quelles sont vos ambitions pour TLT ? Quelle nouvelle gouvernance pour la chaîne ?
Pour l'instant, je ne la connais pas. Nous allons avoir une réflexion sur la gouvernance avec les équipes de TLT. J'ai des idées mais elles ne sont pas forcément bonnes et applicables, j'attends de rencontrer les équipes pour mettre au point la stratégie. J'ai rendez-vous la semaine prochaine avec la direction financière de TLT pour discuter des questions de budget. Je n'ai pour le moment qu'une seule certitude, je souhaite redonner au journal télévisé sa vocation, sa place centrale, ce sera ma première priorité. J'ai envie d'une télévision conforme à la vie artistique, économique, scientifique de Toulouse. Le JT doit avoir un écho plus large. Il doit être une passerelle vers les autres programmes de la chaîne.
Concernant sa régie publicitaire, TLT doit trouver des rentrées commerciales conformes à son plan de relance. Si La Dépêche souhaite se désengager de la régie publicitaire, nous trouverons une solution. Pourquoi pas une régie interne qui nous permettrait de commercialiser nos espaces publicitaires de manière plus agressive.

TLT souhaite donner une orientation plus régionale à son contenu éditorial et accroître son audience. Comment comptez-vous vous démarquer de vos concurrents, France 3 Midi-Pyrénées par exemple ?
Je ne perçois pas du tout France 3 comme un concurrent. TLT peut tout à fait exister à côté de France 3. TLT doit plutôt être dans une logique de complémentarité avec France 3. Je vois cette complémentarité comme quelque chose de très stimulant. Nous devons proposer des programmes régionaux qui ne sont pas offerts ailleurs. Il existe déjà des efforts pour proposer ce type de programme chez TLT. Mais ils sont dispersés et sur des horaires tardifs, ce qui donne l'impression que cette mission régionale n'est pas remplie par la chaîne. D'autant que la concurrence des chaînes de la TNT est très forte sur ces horaires. Il est nécessaire d'opérer une clarification de la grille de programme et de faire émerger des rendez-vous réguliers pour les Toulousains. Aujourd'hui, on regarde la télévision plus de trois heures par jour en moyenne. TLT n'est pas une chaîne généraliste, on ne la regarde pas pendant trois heures d'affilée. Tout le monde sait que les informations c'est vers 19h30-20h. Il faut des programmes plus percutants avec une présence renforcée d'animateurs que les gens identifieront. Il est important d'établir un lien durable et affectif avec les Toulousains.

La Chambre régionale des comptes est actuellement saisie par le groupe d'opposition régionale concernant le Contrat d'objectifs et de moyens (COM) passé entre le Conseil régional Midi-Pyrénées et TLT. Quel est votre sentiment ?

TLT me semble être une chaîne bien gérée, je n'ai pas d'inquiétudes là-dessus. La droite locale a le droit de se poser des questions. Mais sur le plan professionnel, on ne peut pas dire que je sois de tel ou tel camp ou clan. TLT n'est la chaîne d'aucun pouvoir, d'aucun camp politique, c'est la chaîne des Toulousains.

*Directeur de cabinet de Martin Malvy au Conseil régional, Philippe Joachim avait été nommé à la tête de TLT en décembre 2012 par le conseil d'administration de la chaîne. La commission de déontologie de la fonction publique a alors émis un avis négatif à la nomination de Philippe Joachim, poussant celui-ci à renoncer au poste.

Propos recueillis par Vincent Pléven
Photo © DR

En savoir plus :
TLT compte aujourd'hui une vingtaine de salariés. L'actionnariat de décompose ainsi : la Mairie de Toulouse détient 51,5 % des parts, le groupe La Dépêche, 22,5%, les parts restantes se répartissent entre le Stade Toulousain, le Toulouse Football Club et les Laboratoires Pierre Fabre.

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