La PME toulousaine I-Trust protège le Cloud français

Dans le cadre des investissements d'avenir, l'État français développe l'économie numérique. Afin de protéger ses données, il a retenu le projet Secured Virtual Cloud (SVC), proposé par un consortium dont I-Trust, société toulousaine créée en 2007, est le chef de file. Objectif : éviter les attaques, les intrusions et le détournement de données virtuelles.
Jean-Nicolas Piotrowski, directeur général d'I-trust

Le 2 août dernier, I-Trust, cabinet toulousain d'expertise en sécurité informatique, a signé une convention avec l'État français dans le cadre du grand emprunt. « Nous allons créer un coffre-fort pour les données qui sont hébergées sur Internet. L'hébergeur lui-même n'y aura pas accès. Aucune attaque, aucune intrusion ne sera possible et les données ne pourront pas être détournées », affirme Jean-Nicolas Piotrowski, directeur général de l'entreprise.

Innovation
Le projet SVC est proposé par un consortium qui fédère dix laboratoires et sociétés dont l'IRIT, le LAAS, Eurogiciel, Eneed, Bull, etc. Ce qui a séduit l'État dans ce projet commun mené par I-trust, « c'est qu'il utilise des innovations, une vraie rupture technologique », selon Jean-Nicolas Piotrowski. En effet, une de ces technologies, développée par I-Trust, permet de détecter des virus inconnus. « L'année dernière, lors du G20, le ministère des Finances a subi une attaque virtuelle. On s'est aperçu que l'attaque avait en fait eu lieu 5 mois avant, mais on s'en est rendus compte très tard », se souvient le directeur de l'entreprise. « L'idée, c'est de détecter les attaques dès le début. Comme avec un cancer que l'on détecte avant qu'il ne se manifeste. »

Logiciel Ikare
Pour réaliser cette mission, I-Trust va utiliser et développer son logiciel Ikare, qui permet de surveiller à distance et en temps réel la vulnérabilité d'un système informatique. Cet instrument, qui a déjà fait ses preuves, est utilisé par EADS, les Laboratoires Pierre Fabre ou encore la Caisse d'Épargne. Grâce à la convention signée avec l'État, I-Trust bénéficie d'1M€ de subventions pour développer la R&D. Une levée de fond en cours permettra également de rapporter 1 M€ de capitaux privés. « Dans un an et demi, nous pourrons commercialiser la deuxième édition d'Ikare », prévoit Jean-Nicolas Piotrowski. Selon lui, l'impact de cette convention avec l'État peut être colossal en terme de business. « Nous aurons un accès au marché facilité. Le soutien du gouvernement est une bonne publicité. »
En 2011, I-Trust a réalisé 230 000 € de chiffre d'affaires et prévoit, dans les 4 ans, un CA de 7 M€ et la création de 25 emplois.

Sophie Arutunian
©photo Rémi Benoit

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.