Tourisme en Midi-Pyrénées : un été moyen sauf pour les musées et les festivals

La saison 2014 en Midi-Pyrénées ressemble à celle de 2013, à en croire les premières tendances communiquées à la fois par le Comité régional de tourisme (CRT) et par le cabinet d'études parisien Protourisme. Les deux organismes s'étaient affrontés l'année dernière sur les chiffres de fréquentation. Pour 2014, le démarrage lent de la saison sera probablement compensé par une arrière saison prometteuse. La tendance : le recours au partage d'appartements pour économiser des frais.
Cette année, la clientèle espagnole à Toulouse a représenté 36 % des touristes étrangers reçus à l'office du tourisme. © photo Rémi Benoit

"Il n'y a pas de saison touristique en Midi-Pyrénées car nous n'avons pas de littoral." Philippe Guérin, président du Comité régional de tourisme, énonce cette conclusion à chaque fin d'été : selon lui, les touristes sont présents dans la région toute l'année "et l'hiver est une période très intéressante pour nous". Cependant, un pic de fréquentation est observé entre le 14 juillet le 15 août, et il représente entre un quart et un tiers des nuitées touristiques annuelles, selon les chiffres du CRT.

2013 et 2014 pénalisées par la météo

En 2013, la fréquentation des hôtels et des campings a chuté de 4 % en Midi-Pyrénées selon l'Insee. Aucun chiffre n'est encore disponible pour la saison 2014, qui semble s'inscrire dans la stabilité. "Nous souffrons une nouvelle fois des intempéries", regrette Philippe Guérin, appuyé par Didier Arino, directeur de Protourisme. "Le temps a un impact réel sur les vacances en montagne", explique ce dernier, notamment dans les campings. La conjoncture économique morose a également impacté la fréquentation. Bonne nouvelle à souligner cependant, "le retour de la clientèle espagnole à Toulouse, qui représente 36 % des touristes étrangers reçus à l'office du tourisme", affirme de son côté Philippe Guérin. Dans la Ville rose, le CRT note aussi une progression de la fréquentation de la clientèle chinoise et japonaise.

L'événementiel toujours gagnant

Plus pessimiste, le directeur de Protourisme, Didier Arino, redoute une saison qu'il qualifierait de "pas terrible". Il reconnaît en revanche que le haut de gamme s'en sort mieux dans l'agglomération toulousaine. Autre signe positif : les nombreux festivals et musées de la région ont du succès : +33 % de couverts pour Lot of Saveurs à Cahors cette année, "une très bonne fréquentation" de Jazz in Marciac et de Pause Guitare à Albi, "ainsi que de nombreux touristes sur le passage du Tour de France", énumère Philippe Guérin.

La belle performance de la saison est signée par le Musée Soulages, ouvert au printemps à Rodez : depuis l'ouverture 156.598 entrées ont été enregistrées, dont 26.619 rien qu'en septembre. Le village de Cordes-sur-Ciel (Tarn), élu "Village préféré des français" par les téléspectateurs de France 2, constate de son côté une rupture de stock des guides pratiques de l'office du tourisme et des parkings plein à craquer.

Une nouvelle forme de tourisme

De janvier à août 2014, les hôtels de Midi-Pyrénées enregistrent 5,7 millions de nuitées, soit une baisse de 1,5 % par rapport à la même période en 2013 (avec une baisse de 3 % de la clientèle française). Inquiétant ? Pas pour Philippe Guérin, qui y voit surtout la preuve d'une nouvelle façon de vivre le tourisme : "Il y a de plus en plus de tourisme non-marchand. Les visiteurs font de l'échange d'appartement et ne vont plus au restaurant. Mais ils dépensent davantage dans les épiceries, boulangeries, charcuteries, pour préparer leurs pique-niques par exemple. C'est de la débrouille."

La polémique de 2013

L'année dernière, à l'heure du bilan estival, l'organisme Protourisme annonçait une chute de fréquentation comprise entre 4 % et 5 % selon les types d'hébergement pour Midi-Pyrénées (lire notre article paru l'année dernière). Des chiffres qualifiés alors de "fantaisistes" par Philippe Guérin, qui accusait Protourisme de ne pas avoir attendu la fin de la saison pour communiquer (voir l'interview de Philippe Guérin). Depuis, l'Insee a communiqué ses propres chiffres. L'institut national de la statistique affirme qu'en 2013 la fréquentation des hôtels et des campings a bel et bien "chuté de 4 % par rapport à 2012" et évoque pour l'expliquer "les inondations du 18 juin qui ont dévasté le sud de la région". Didier Arino ne cache pas sa satisfaction : "L'Insee confirme nos chiffres. Monsieur Guérin est peut-être mal informé, c'est inquiétant." Le président du CRT au contraire s'estime bien informé, et tient à expliquer ces chiffres : "Il ne s'agit là que de tourisme marchand, qui ne prend pas en compte l'échange d'appartement, et les dépenses qui sont faites hors des hôtels et restaurants." Fin de la polémique ?

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