L'industrie poursuit sa croissance, le BTP recule : résultats de l'enquête annuelle de la Banque de France

Le directeur régional de la Banque de France, Patrick Berger, a présenté ce jeudi 6 février les résultats de son enquête annuelle, qui exprime le sentiment des chefs d'entreprise en Midi-Pyrénées en 2013, et leurs perspectives pour 2014. Globalement, le bilan 2013 est conforme aux attentes. Pour l'année 2014, les entrepreneurs restent prudents.
Les chefs d'entreprise prévoient une augmentation du chiffre d'affaires en 2014, dans l'industrie et les services aux entreprises.

Le directeur régional de la Banque de France, Patrick Berger, a présenté ce jeudi 6 février les résultats de son enquête annuelle, qui exprime le sentiment des chefs d'entreprise en Midi-Pyrénées en 2013, et leurs perspectives pour 2014. Globalement, le bilan 2013 est conforme aux attentes. Pour l'année 2014, les entrepreneurs restent prudents.

Réalisée auprès de 1.330 entreprises de la région, la très attendue enquête annuelle de la Banque de France Midi-Pyrénées sur le sentiment des chefs d'entreprise, confirme un bilan 2013 en phase avec les prévisions. Les services aux entreprises et principalement l'industrie, portée par l'aéronautique, restent dynamiques. Ces secteurs prévoient une nouvelle année de croissance, "mesurée et comparable à celle de 2013" selon Patrick Berger. En revanche, le BTP continue de dégringoler. Les résultats détaillés par secteur.

L'industrie portée par l'aéronautique
Enquête réalisée sur un échantillon de 600 entreprises (80.200 salariés). Taux de représentativité : 65%. Secteurs représentés : industries agricoles et agroalimentaires, équipements électriques et électroniques, matériel de transports et "autres" (pharmacie, chimie, métallurgie, textile-habillement).

Sur la base du chiffre d'affaires, l'activité industrielle en Midi-Pyrénées s'inscrit en hausse de 5,2% en 2013. "Elle est même supérieure aux prévisions des chefs d'entreprise, qui envisageaient une évolution de 3,2 %", complète Patrick Berger, directeur régional de la Banque de France. Comme chaque année, le secteur des matériels de transport, qui comprend l'aéronautique, tire son épingle du jeu, avec une augmentation du chiffre d'affaires de 8,8%. "C'est beaucoup plus que les prévisions, qui s'élevaient à 3,3%", relève Patrick Berger. Pour 2014, les chefs d'entreprise de ce secteur misent encore sur une croissance importante de 7,9%.

De son côté, l'industrie agricole et agroalimentaire a enregistré une augmentation du chiffre d'affaires en 2013 moins importante que les prévisions : + 2,8 % au lieu de + 3,8 %. "Le secteur a particulièrement souffert dans sa branche transformation de viande", explique Robert Pascal, chargé de mission auprès du directeur régional de la Banque de France. Quant à la fabrication d'équipements électriques et électroniques, le repli annoncé s'est confirmé en 2013 (- 1,4 %).

Globalement, dans l'industrie, les chefs d'entreprise restent optimistes. Ils prévoient une évolution du chiffre d'affaires de 5% en 2014, "toujours grâce au dynamisme de l'aéronautique", selon Patrick Berger. Il ajoute : "En revanche, ils ne prévoient pas d'investissements ou de recrutements pour l'année à venir. Il semble qu'ils manquent de perspectives à long terme", tente-t-il d'expliquer.

Relatif dynamisme des services aux entreprises
Enquête réalisée sur un échantillon de 330 entreprises (29.000 salariés). Taux de représentativité : 30%. Secteurs représentés : ingénierie, informatique, transport.

En 2013, le secteur des services enregistre une augmentation de son chiffre d'affaires conforme aux anticipations, de 2,8%. Toutefois, "l'écart au sein des branches est important", insiste Patrick Berger. La croissance est supérieure aux attentes dans les transports (+ 3,7 % au lieu de + 0,6 %) et dans l'ingénierie (+ 2,3 % au lieu de + 1,2 %). En revanche, elle est bien inférieure aux prévisions dans le secteur informatique (+ 1,4 % au lieu de + 4,8 %). "Cette branche souffre, à cause de la fin des gros programmes de développement dans l'aéronautique", justifie le directeur régional de la Banque de France.

Pour 2014, les chefs d'entreprise anticipent une nouvelle année de croissance, avec là encore des différences importantes selon les secteurs : seulement 0,4% de croissance dans l'informatique contre 3,5% dans l'ingénierie.

Le BTP en repli
Enquête réalisée sur un échantillon de 400 entreprises, de plus de 20 salariés (19.700 salariés). Taux de représentativité : 30%. Secteurs représentés : travaux publics et bâtiment.

Les professionnels du BTP prévoyaient une année 2013 difficile. Elle l'a été, mais moins que prévu. La production a reculé de 0,5 % (contre - 2,4 % annoncé). L'explication : la baisse de l'activité dans le bâtiment (- 1,5 %) est compensé par l'évolution de la production dans les travaux publics (+ 1,9 %). Dans ce dernier secteur, "on constate une reprise des demandes des collectivités locales, commente Patrick Berger. Il s'agit principalement de travaux routiers et de voiries."

En ce qui concerne le secteur du bâtiment, le gros œuvre est particulièrement touché : - 4,7 % de la production en 2013. "La demande privée s'érode, développe le directeur régional de la Banque de France. Les prix des logements sont élevés. Par conséquent, les ménages lancent moins de chantiers. Et ce même si le taux des crédits à l'habitat est historiquement bas." Cette baisse de l'activité devrait se poursuivre en 2014 dans le gros œuvre (- 2%), plus globalement dans le BTP (- 1,9 %). Une baisse des effectifs est également attendue (- 0,7 %), principalement dans l'intérim (-12 %).

Marie Vivent
© photo Rémi Benoit

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