Privatisation de Toulouse-Blagnac : Banque Populaire Occitane et Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées déposent la seule candidature "locale"

Deux banques régionales s'allient pour racheter les parts de l'État dans l'aéroport Toulouse-Blagnac. La Banque Populaire Occitane et la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées ont annoncé ce lundi qu'elles se portent candidates dans le cadre d'un consortium intitulé Capitole Alliance. Il regroupe également le concessionnaire d'aéroports allemand AviAlliance et le gestionnaire d'infrastructures Ofi InfraVia. Stratégie : l'expertise, la proximité et l'investissement de long terme.
Le nouvel actionnaire d'ATB sera connu courant novembre


L'aéroport Toulouse-Blagnac suscite les convoitises. Ce lundi, un nouveau consortium a annoncé sa candidature au rachat des parts de l'État (lire notre article La privatisation de l'Aéroport Toulouse-Blagnac est en marche, l'État cède 49,99 % du capital). Il s'agit de Capitole Alliance, composé de la Banque Populaire Occitane, de la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées, d'AviAlliance et d'Ofi InfraVia. C'est la seule candidature portée par des acteurs locaux.

Ce consortium souhaite apporter "une solution institutionnelle long terme, un projet industriel ambitieux axé sur le maintien de la qualité de services de l'aéroport et le développement de l'économie, de l'attractivité de Toulouse et de la région Midi-Pyrénées" explique un communiqué de presse commun. Autrement dit, "pas de course aux bénéfices, pas de hausse fulgurante des prix" traduit Alain Condaminas, président de la Banque Populaire Occitane.

Qui sont les membres du consortium
Aucun chiffre ne filtre sur le montant de la participation au capital de chacun des acteurs du consortium. "La répartition du capital se fait en fonction des moyens et de la stratégie de chacun", concède Vincent Levita, président d'Ofi InfraVia, "et les décisions se prennent tous ensemble". Ainsi les Toulousains Pierre Carli (Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées), et Alain Condaminas (BPO) font partie de la gouvernance de Capitole Alliance aux côtés de Vincent Lévita et du patron du concessionnaire AviAlliance, l'allemand Gerhard Schroeder (le porteur du projet auprès de l'État).

"AviAlliance et InfraVia sont à l'origine de ce projet, détaille Alain Condaminas. Ils m'ont sollicité, via Natixis, en juillet dernier. J'ai dit oui, à condition qu'il n'y ait pas d'autre offre locale. Puis j'ai proposé à la Caisse d'Épargne de s'associer au consortium." L'argument qui a fait mouche : le long terme. "Ofi InfraVia n'est pas un investisseur pur et dur dont le seul objectif est d'engranger le maximum de bénéfices en un minimum de temps. Nous nous sommes tous mis d'accord pour développer l'aéroport sur le long, voire très long terme." Ofi InfraVia se présente en effet comme "un leader français de l'investissement et de la gestion d'infrastructures" avec à son actif l'autoroute A150 en Normandie, Regaz le réseau de distribution de gaz à Bordeaux, ou encore le stade Vélodrome à Marseille.

"ATB n'a pas vocation à devenir un Hub. C'est un aéroport régional et c'est dans cette voie que nous le développerons, en suivant la stratégie menée par Jean-Michel Vernhes. Nous serons au service de Toulouse, dans une logique locale" insiste le président d'Ofi InfraVia.

Stratégie : aéroport de proximité
La composition du consortium reflète la stratégie menée : La Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées et la BPO assurent un ancrage et une représentation régionale pour défendre des intérêts locaux, "l'aéroport est vital pour l'économie de notre Région" rappelle Alain Condaminas.

AviAlliance (ex-Hochtief Airport), "c'est l'expérience et l'expertise" affirme de son côté Vincent Levita. Cette entreprise allemande est le concessionnaire des aéroports de Dusseldorf, Athènes, Budapest, et surtout Hambourg, ville d'implantation d'Airbus en Allemagne. "Avec la navette Toulouse-Hambourg, des synergies sont sûrement possible", anticipe Alain Condaminas. Par ailleurs, "AviAlliance a prouvé que dans chacun des aéroports dont elle est propriétaire, la société garde le management en place", argumente le président de PBO, qui insiste : "le plan de développement et l'équipe actuelle ne bougeront pas".

Le partenariat avec Airbus, qui utilise une partie du foncier de l'aéroport, ne sera pas remis en question. "Il reste du foncier disponible, il y a des moyens de le valoriser, que ce soit avec Airbus ou d'autres entreprises", annonce Vincent Levita.

Capitole Alliance, l'outsider ?
Entre 6 et 10 candidatures ont été retenues suite à une première sélection des services de l'État. Aujourd'hui, deux d'entre elles sont données favorites : celle du consortium Vinci / EDF / Caisse des Dépôts et celle d'Aéroports de Paris. "Notre candidature a sa place parmi les trois favorites", estime Alain Condaminas. "Les autres s'entraînent peut-être pour des aéroports plus gros comme Nice ou Marseille. C'est un galop d'essai. Nous, nous sommes pleinement investis dans ce projet régional", précise le président de BPO.

"Notre puissance de frappe locale, associée à l'expertise d'Ofi InfraVia et AviAlliance nous donne autant de chances, voire plus que nos concurrents", affirme enfin Stéphane Kolb, membre du Directoire de la Caisse d'Épargne de Midi-Pyrénées.

Capitole Alliance déposera son offre ferme avant le 31 octobre et le nouveau propriétaire des parts de l'État sera connu mi-novembre.

Sophie Arutunian
© photo Rémi Benoit

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